Depuis près de trois ans, on évoque l'intérêt de l'Arabie Saoudite pour l'Olympique de Marseille. Mais finalement, tout pourrait encore changer.
Tandis que le dossier de la vente supposée de l’OM fait désormais l’objet d’une polémique un peu stérile entre supporters marseillais autour des annonces de différents influenceurs, la réalité est que l’Arabie Saoudite n’est plus réellement aussi tentée par l’achat d’un club en Europe. Si la cession de Newcastle au Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite (PIF) a forcément prouvé que le pays du Moyen-Orient pouvait s’offrir n’importe quel club, aussi couteux soit-il, il se pourrait bien que l’intérêt saoudien pour l’Olympique de Marseille ou un autre club du Big Five se soit terminé depuis quelques mois. Car à présent, l’Arabie Saoudite a la certitude d’avoir le Mondial 2034, et surtout le pays se passionne immensément plus pour son propre championnat, la Saudi Pro League, plutôt que pour les championnats européens. Ce qui est le souhait numéro 1 du Prince Mohammed ben Salmane, patron du PIF, lequel pourrait décider que les investissements à Marseille n'auraient aucun intérêt si ce n'est concurrencer sa propre compétition.
L'Arabie Saoudite ne vise plus la Ligue 1 et l'OM
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— AlNassr FC (@AlNassrFC_EN) November 24, 2023
Durant l'été, ce fameux PIF a investi dans plusieurs clubs afin de pouvoir recruter des stars du football (Cristiano Ronaldo, Neymar, Ngolo Kanté...), et même des diffuseurs comme Canal+ ont décidé de se tourner vers le championnat saoudien, au moment où la chaîne cryptée se désintéresse de la Ligue 1. Un spécialiste confirme que le championnat de France et les autres compétitions nationales en Europe ne sont plus vraiment des sujets qui passionnent ou pourraient passionner en Arabie Saoudite. « Lorsque j’étais en Arabie saoudite au début de l’année, beaucoup de gens parlaient de Newcastle et de la Premier League. Lorsque j’y suis retourné plus tard, les choses avaient changé. Je pense que les Saoudiens sont aujourd’hui plus préoccupés par leur propre championnat que par Newcastle (...) Il est intéressant d’observer que les personnes qui travaillaient au Qatar pendant la période précédant la Coupe du monde travaillent désormais en Arabie saoudite », explique, dans Aujourd'hui en France, Simon Chadwick, professeur de géopolitique et spécialiste du Moyen-Orient.
Autrement dit, l'intérêt de faire comme le Qatar avec le Paris Saint-Germain ne saute plus aux yeux des investisseurs, le soft power n'étant plus réellement une arme dont les Saoudiens ont besoin, surtout dans un climat politique chaotique dans la région. L'Olympique de Marseille risque donc d'attendre encore un peu pour trouver un successeur à Frank McCourt, d'autant plus que ce dernier ne semble pas réellement impatient de vendre son club.