Depuis le mois de juin et l’annonce de la tenue des matchs de Ligue 2 le vendredi à 18h45, l’antichambre de la Ligue 1 est en ébullition. Certains présidents s’en sont plaints ouvertement, et la quasi-totalité des associations de supporters a dénoncé cet accord signé entre la LFP et la chaine BeInSport, promettant des stades vides au nom de la marchandisation du football. Un énervement qui n’a pas laissé insensible le président de la Ligue, qui a tenu, dans une lettre ouverte, a donné son point de vue sur la situation.
« Cette négociation a eu lieu le 13 juin. beIN SPORT, malgré notre insistance, n’a pas accepté 19h, mais 18h45. Pourquoi ? Parce que la chaîne, dont je rappelle qu’elle a sauvé le football de la faillite en investissant fortement sur la Ligue 1 après la défection d’Orange, diffuse son grand match de Ligue 1 à 20h45. Le multiplex de Ligue 2 ne pouvait donc pas débuter à 19h, sauf à déborder sur l’horaire du grand match. Nous avons donc tous accepté 18h45, dans l’esprit de compromis qui animait aussi nos interlocuteurs. Par définition, un compromis ne satisfait complètement personne... Mais il permet d’avancer. Et nous ne reviendrons pas en arrière », a tranché Frédéric Thiriez, avant d’expliquer un peu plus en profondeur le mécanique financier obligeant presque les clubs de Ligue 2 à s’incliner devant ce choix.
« Il ne vous a pas échappé que l’année dernière, la LFP a distribué aux clubs de Ligue 2 une somme de 93 ME au titre des droits TV. Cela représente la moitié de leur budget. Sachant que les droits du championnat de Ligue 2 ont rapporté 10 ME, c’est un peu comme si la Ligue 1 rétrocédait 83 ME de ses propres droits à la Ligue 2, finançant ainsi la totalité de la masse salariale des joueurs de Ligue 2. Cette solidarité, nous l’avons voulue tous ensemble et elle fait honneur au football professionnel français. Nous lui devons d’avoir, de l’avis unanime, la meilleure deuxième division d’Europe ! Raison de plus pour ne pas cracher dans la soupe… et pour accompagner beIN SPORT dans ses efforts, qui donneront à la Ligue 2 une exposition télévisuelle sans précédent », a conclu le président de la LFP, qui a ainsi rappelé poliment mais fermement que le meilleur compromis avait été trouvé dans cette affaire, et que les supporters de Ligue 2 devront bien s’y faire.