Un projet fantôme et des rêves brisés, Basile Boli accusé

Un projet fantôme et des rêves brisés, Basile Boli accusé

Véritable légende vivante du côté de Marseille, où son but en finale de la Ligue des Champions fait encore vibrer les fans de l’OM, Basile Boli s’est fait de nombreux ennemis dans l’Oise.

Si Basile Boli est toujours accueilli en héros à Marseille, où il a d’ailleurs porté la flamme des Jeux Olympiques 2024, l’unique buteur de la finale de la Ligue des Champions 1993 face au Milan n’est plus le bienvenu à Noyon, dans l’Oise. Là-bas, l’ancien footballeur devait mener à bien un projet d’école, mais il n’est finalement pas allé au bout de ses ambitions… Fils de militaire, il rêvait en effet de créer « La Basile Boli Academy » sur une ancienne caserne française. Vide de militaires depuis des années maintenant, ce gigantesque espace de 47 hectares avait été cédé à la communauté de communes locale en 2011. Quelques années plus tard, un campus économique avec des entreprises a pu s’implanter dans la zone. Mais histoire de faire revivre complètement cet endroit historique de l’Oise, Boli souhaitait y construire une école de football. En février 2023, sur le plateau des 12 coups de midi sur TF1, l’ancien joueur de l’OM confirmait d’ailleurs l’existence de cette « Basile Boli Academy » : « C'est une école de sport-études dans laquelle on entre à partir de 14 ans. On accompagne les gamins jusqu'au bac. Quand ils sont doués, ils partent au foot, sinon ils continuent dans l'économie du sport. L'école se situe à Noyon, dans l'Oise ». Un mensonge, puisque l’école n’a jamais existé…

« Basile Boli n’a jamais apporté les fonds »

Ce que Pascal Dollé, vice-président de la communauté de communes du Pays Noyonnais, a confirmé dans un reportage sur France 3. « Le bâtiment qui est juste devant nous, c'était celui pour les vestiaires et le bien-être des joueurs. Et ici, on devait retrouver quatre terrains de foot qui devaient être réalisés par Boli. Mais Basile Boli n’a jamais apporté les fonds. Nous n’avons pas vu un centime après la signature de notre promesse de vente, peut-être qu’il n’a pas réussi à réunir l’argent comme c’est parfois le lot dans les projets de ce type. On lui a posé un ultimatum en juin 2023 pour savoir s'il voulait vraiment réaliser le projet. Ça faisait 5 ans que ça durait. L'ultimatum prenait fin en octobre 2023. On a eu une lettre début octobre comme quoi il voulait finaliser le dossier et depuis, plus rien. Donc nous, on arrête là. Les notaires font le nécessaire pour clôturer le dossier. Personne ne réclame des indemnités et puis voilà… », a lancé l’homme politique, désabusé par cette affaire Boli…

« Faire des promesses comme ça en l'air, ce n’est pas bien »

Pourtant, en 2022, un compromis de vente avait bien été signé entre Basile Boli et la collectivité territoriale, avec comme projet la construction d’un terrain synthétique, des vestiaires, un espace balnéothérapie, un service de restauration collective… Au final, rien de tout cela n’a vu le jour. Au grand dam des enfants de la région. « Faire des promesses comme ça en l'air, ce n’est pas bien. En plus à des enfants qui, je pense, avaient le rêve d'entrer dans cette école, surtout avec Basile Boli. C'est dommage. Il ne faut pas parler quand on n'assume pas les conséquences derrière… », a balancé, sur France 3, une maman d’un licencié au club de Roye Noyon.

Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là, puisque d’après les informations du Canard Enchaîné, Boli a laissé une ardoise de 263 000 € à un cabinet d'architecture parisien… Refusant d’éponger cette dette, sachant qu’il n’a jamais répondu aux assignations de justice, ni aux courriers recommandés, Boli s’est toutefois défendu. « Le projet est en suspens mais on a prévu de le faire dans le sud finalement », a récemment expliqué, So Foot, l’ancien défenseur de l’équipe de France, qui expédie donc cette affaire de manière aussi forte que sa tête contre le Milan en finale de C1. Pas de quoi convaincre les personnes lésées dans cette affaire, mais l'image de Boli est bel et bien écornée…