Le piratage des chaines de télévision représente un manque à gagner énorme dans bien des domaines, mais c’est surtout le cas dans le monde du football.
En France, la Ligue de Football Professionnel estime à 4 millions le nombre de personnes qui regardent les matchs par des moyens illégaux. Pour l’ensemble du football, le manque à gagner est ainsi évalué à 1 milliard d’euros, entre les abonnements et les publicités qui ne suivent donc pas. Jusqu’à présent, l’arsenal juridique pour lutter contre l’IPTV, le boitier qui permet de récupérer les flux des chaines illégalement, ou le streaming, étaient très limités. Mais un nouvel organisme a été créé, nommé l’ARCOM, avec un pouvoir plus grand et notamment la possibilité de s’attaquer aux sites hébergeant le streaming ou les flux, avec la capacité de faire passer des décisions de justice via les moteurs de recherche ou les fournisseurs d’accès. Un arsenal don’t l’efficacité reste à prouver, même s’il y a déjà eu un premier cas d’école qui a fait du bruit récemment.
En effet, la coalition ACE, qui réunit notamment Netflix, Hollywood, Canal+ et la BBC, a réussi à faire fermer Electro TV Sat, l’une des plus grandes plateformes IPTV du Maroc, grand fournisseur pour l’Europe de ce type de contenu. C’est le deuxième fournisseur de ce type fermé au Maghreb après Akfasat en Tunisie, ce dont Canal+ s’est par exemple félicité. La chaine cryptée a tenu à rappeler que l’augmentation des droits TV permettrait aussi, comme le prévoit le contrat, de mieux rémunérer le football amateur, qui a souffert indirectement du fiasco Médiapro la saison passée. Avec ce nouvel arsenal de l’ARCOM, la possibilité d’obtenir une décision de justice rapide pour faire fermer des fournisseurs illégaux redonne ainsi espoir aux professionnels du football et de la télévision. Même si, jusqu’à présent, à chaque action visant à lutter contre le piratage, les parades ont souvent été trouvées très rapidement par les fournisseurs de contenus illégaux.