La situation n’évoluant plus du tout entre le gouvernement et les clubs de football, qui souhaitent toujours obtenir un aménagement de la taxe de 75%, et notamment l’annulation de la rétroactivité sur les contrats déjà signés, la grève promise pour le dernier week-end du mois de novembre paraît désormais inéluctable. Sauf que l’on sent bien que certains clubs, surtout ceux qui ne sont pas concernés, commencent à s’agacer de tout cela, et une porte de sortie par le haut pourrait permettre d’éviter ce mouvement. Dans l’Equipe, Frédéric Thiriez conscient des enjeux et des risques, pense avoir une idée qui pourrait permettre de débloquer la situation, et d’ainsi permettre d’annuler cette grève, à savoir la nomination d’un médiateur et il a même déjà une idée sur qui pourrait jouer ce rôle.
« Personne n'a envie de faire grève dans le football. Ça n'amuse aucun président, aucun entraîneur, aucun joueur, aucun supporter. C'est une issue extrême au cas où nous ne serions pas entendus. La grève, c'est comme l'arme atomique. Le but est de ne pas l'utiliser, mais il faut être prêt. Quand on a une telle incompréhension, il y a une solution : avoir un véritable médiateur. Je demande donc un médiateur qui tente de rapprocher les points de vue du football pro et du gouvernement, explique, dans le quotidien sportif, le président de la Ligue de Football Professionnel, qui lâche un nom. Il y en a un qui me paraît indiqué : Jean Glavany (Ndlr : Député socialiste des Hautes-Pyrénées, grand amateur de sport, son fils a été rugbyman notamment au Stade Français). Il a la confiance du gouvernement, puisque la ministre des Sports l'a chargé d'une mission de réflexion sur l'avenir du football professionnel. Il a aussi ma confiance, je le connais depuis trente ans. C'est un passionné de sport sans préjugés. C'est un homme honnête, intelligent de surcroît. Mon souhait est qu'il accepte cette mission. Mais on a un calendrier très serré. On a un mois avant la fin du débat parlementaire sur la loi de finances à l'Assemblée nationale, qui interviendra vers le 15 décembre. De leur côté, les clubs se réunissent le 14 novembre. Si cette médiation est possible, il faut donc qu'elle démarre dès le début de la semaine prochaine. Mais attention, les clubs ne pourront pas se contenter de simples promesses de compensation dans un texte de loi ultérieur. Ils ont besoin d'une réponse concrète très rapide. Si ces deux éléments sont réunis (calendrier serré et contenu tangible), cela peut donner l'occasion d'une belle sortie de crise, honorable pour tout le monde. »