Désormais sur France Télévisions, Mohamed Bouhafsi a réussi à persuader les dirigeants de Ligue 1 et Ligue 2 de soutenir les associations qui oeuvrent en faveur des enfants battus. Lui même victime de son père, il en fait le combat de sa vie.
En avril 2020, Mohamed Bouhafsi avait révélé que durant sa plus jeune enfance il avait été la victime du comportement très violent de son père, tout comme sa maman l'avait également été. Le journaliste, qui était alors le patron de la rubrique football de RMC, souhaitait mettre sa notoriété au service des associations qui oeuvrent pour défendre et protéger les victimes de ces drames familiaux. C'est pour témoigner de la gravité de cette situation, qui touche 300.000 personnes chaque année, qui a poussé celui qui a rejoint France Télévisions à écrire un livre intitulé « Rêver sous les coups » dont la sortie est prévue ce mercredi 3 novembre. Un récit qui relate ce qu'il a lui même connu, et qui donne des frissons dans le dos, tant Mohamed Bouhafsi et sa maman ont vécu un véritable calvaire pendant de longues années avant que grâce à une voisine, les choses aboutissent à un départ de son père.
La violence faite aux enfants, 300.000 victimes par an
Très touché par le récit l'an dernier de la mort de Daoudja, un jeune garçon de 6 ans, frappé par son père, alors que ses voisins avaient reconnu avoir souvent entendu l'enfant hurler sous les coups, Mohamed Bouhafsi souhaite non seulement aider les associations, mais il a également voulu d'offrir un peu de réconfort à ces victimes innocentes. Se servant de son carnet d'adresses, le journaliste a décidé d'organiser des événements le 20 novembre prochain à l'occasion de la journée des droits de l'enfant. C'est dans ce cadre que les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 joueront lors du week-end du 19 au 21 novembre avec un maillot avec un surflocage arborant un logo dessiné par des enfants, tandis que le 119, numéro national destiné à signaler les cas d'enfants en danger sera affiché sur les écrans géants dans les stades. De même, un tournoi de football sera organisé pour 240 enfants de 8 à 14 ans au Stade de France, les enfants ayant eu l'occasion auparavant de s'entraîner dans les différentes villes d'où ils viennent. Et tout ce petit monde pourra assister au match de rugby opposant la France à la Nouvelle-Zélande. « Cette cause, c’est un enjeu de force majeure au-delà des partis (...) Quand j’organise ce week-end pour moi c’est ça la vraie politique (...) Je considère qu’on peut être journaliste et porter des convictions comme citoyen », explique, dans le JDD, Mohamed Bouhafsi.
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Dans cet entretien accordé au Journal du Dimanche, le journaliste évoque la manière dont son père le martyrisait, sa maman n'échappant pas à cette brutalité extrême et il raconte l'incroyable retour de ce dernier dans sa vie après 17 années sans l'avoir vu. « Il est en bas de mon bureau un soir de 2018. Le sol se dérobe sous mes pieds, mais j’ai accepté de diner avec lui. J’attends qu’il me dise pourquoi il ne m’aime pas, mais il ne fait que me parler des trois enfants qu’il a eus entre-temps. Me demande un autographe de DJ Snake, un maillot de Mbappé et il me dit : « Ce qui est passé est mort » (…) Nous sommes deux étrangers, il n’a aucun regret, ne s’excuse de rien, explique Mohamed Bouhafsi, qui explique que le hasard fait que Noël Le Graët était dans ce restaurant et est venu saluer le journaliste et son père. Il félicite mon père pour l’éducation et les valeurs qu’il m’a données…Et mon père répond : « Oui je sais merci ». Un coup de poignard, les secondes les plus dégoutantes de ma vie. »