« L’OM est heureux d'apprendre de la bouche du "Monchi du Calvados" que "l'OM et Kanté, c'est fini" ». Cette vanne à peine voilée de Vincent Labrune à l’encontre de Xavier Gravelaine a eu le mérite de marquer les esprits lors du mercato français. La passe d’armes pour recruter N’Golo Kanté est désormais loin, mais le « Monchi du Calvados » va sûrement rester pour longtemps. Qu’en pense le vrai Monchi, recruteur estampillé Ligue 1 du FC Séville ? « Ça m’a amusé, mais je ne le connais pas plus que ça », a expliqué le dirigeant andalou, qui est, lui, connu dans toute l’Europe pour être le roi de la plus-value avec des joueurs français. Le directeur sportif sévillan se régale de prendre les joueurs français, et en particulier ceux au profil défensif, pour les faire progresser et les revendre à très bon prix. Interrogé par le Journal du Dimanche, Ramon Rodriguez Verdejo, dit Monchi, avoue son amour pour les joueurs « made in Ligue 1 ».
« Tactiquement et techniquement, le joueur de Ligue 1 est l’un des plus complets du marché. Et financièrement, la barre est moins haute : les indemnités de transferts sont dans nos cordes, comme les salaires. Franchement, je n’ai pas été déçu une seule fois en 10 ans. C’est la conjoncture idéale entre un prix accessible et un rendement élevé. Nous profitons de l’excellent travail de vos centres de formation. Notre recette : observation et intuition. Dès qu’un joueur est ciblé, j’envoie plusieurs techniciens le voir à tour de rôle, dix fois minimum. Chaque observation est suivie d’un rapport minutieux, ponctué d’une lettre : A pour une occasion en or, B pour joueur à suivre de près, etc… Je vois au moins trois matchs de Ligue 1 par week-end. Je ne peux pas citer tous les joueurs de Ligue 1 mais j’ai au moins 80 noms en tête qui ont le profil pour venir chez nous un jour. Ce qui me permet d’aller vite, comme avec le Bordelais Mariano. Je vois des joueurs intéressants, même dans les matchs qui ne le sont pas ! Dans un 0-0 sans occasion, comme il s’en produit souvent, je me focalise sur la qualité du secteur défensif. Chez vous, le contexte tactique n’est jamais dénué d’intérêt. D’ailleurs, nous avons recruté surtout des profils défensifs », explique ainsi le dirigeant du FC Séville, connu pour avoir mis le grappin sur Escudé, Rami, Squillaci, Trémoulinas, Dabo, Kolodziejczak, Kondogbia ou Krychowiak pour renforcer son secteur désensif, mais qui ne cache pas sa fierté d'avoir aussi su faire venir Frédéric Kanouté ou Kevin Gameiro (photo) avec réussite au FC Séville.