Droits TV ‍: Beinsports craint d'être victime de l'effet DAZN

Droits TV : Beinsports craint d'être victime de l'effet DAZN

C'est une évidence, le piratage explose en France depuis quelques semaines suite à l'attribution de l'essentiel des droits TV de la Ligue 1 à DAZN. Et même Beinsports sait que cela aura des effets négatifs sur les autres chaînes. 

100.000 à 150.000 abonnés à la chaîne DAZN, voilà la fourchette qui circule depuis plusieurs jours, même si le patron du nouveau diffuseur de la Ligue 1 n'a pas souhaité communiquer le moindre chiffre lors d'une récente interview. Et forcément, il est évident que le marché du piratage explose depuis le début du championnat, plus personne ne se cachant sur les réseaux sociaux pour revendiquer le fait de regarder la L1 sans prendre un abonnement officiel. Résultat, tandis que les revendeurs d'IP TV se frottent les mains, les chaînes de télé voient le problème s'amplifier. Car forcément, celui qui ne paie pas pour DAZN, ne paiera pas non plus pour Beinsports et Canal+ si son abonnement illégal le permet. Du côté de la chaîne sportive qatarie, on est bien conscient que la venue de DAZN est un souci parce qu'il dope le piratage.

Beinsports ne cèdera pas face aux pirates

S'exprimant dans les colonnes de Ouest-France, Sarah D’Arifat, directrice juridique de la chaîne sportive qatarie, ne cache pas ce problème majeur. « On pense qu’il y a eu un effet, comme à chaque fois qu’il y a une alternance chez les diffuseurs. On prend le sujet très au sérieux, comme on l’a toujours fait, explique la responsable juridique, qui affirme que la lutte contre le piratage s’intensifie et finira par calmer tout le monde. Il y a des choses positives et de bons résultats. Si on se décourage, on change de métier. On s’est toujours adapté. On a réussi à le faire avec YouTube, on arrivera avec les nouvelles plateformes, même si on n’est pas encore au niveau où on aimerait être. »

Cependant, du côté de Florent Houzot, patron des programmes de Beinsports, on est plus alarmiste : « La situation est grave. Si les compétitions ne sont plus exclusives, les diffuseurs baisseront les prix et les clubs auront moins d’argent. On scie la branche sur laquelle on est assis. Nous ne sommes pas loin d’un point de rupture. » L'amateur de football, qui doit empiler les abonnements depuis des années, ne demande, lui, qu'une chose, qu'une bonne fois pour toute il puisse regarder tout le football via une seule offre. Mais à priori ce ne sera pas demain la veille.