Tandis que le confinement est encore d'actualité en France, les scientifiques pensent qu'il serait bon que les sportifs professionnels soient prioritaires au moment où le vaccin contre le covid sera disponible.
La sortie prochaine d’un vaccin contre le covid est attendue par pas mal de monde, puisque cela pourrait marque le début du retour à une vie normale. Il va désormais falloir que les autorités françaises fixent les conditions de cette vaccination de masse, et notamment qui seront les premiers à pouvoir être traités. S’il est évident que les soignants et les personnes vulnérables seront en haut de la liste, du côté des scientifiques des voix se font entendre afin que les sportifs, et notamment les footballeurs, soient aussi prioritaires. A la fois parce qu’ils sont un facteur de plaisir pour toute la population, mais aussi parce que cela pourrait faire taire ceux qui doutent du vaccin. Car au pays de Pasteur, ce vaccin ne fait pas l’unanimité et si les sportifs montrent l'exemple alors les choses pourront changer.
Interrogé par L’Equipe, Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil Scientifique, est favorable à cette décision des autorités en faveur des sportifs. « Ils jouent un rôle important dans la société. Ils apportent du bonheur à beaucoup de gens qui en ont particulièrement besoin au coeur de cette crise majeure. À titre personnel, je pense qu'une vaccination prioritaire des sportifs professionnels dans le premier semestre 2021 se justifierait, et que ce ne serait pas une contrainte très lourde de mettre de côté des doses de vaccin pour eux. Je commencerais par les sports collectifs et de contacts, où les sportifs ont le plus de risque de contracter le virus. Par ailleurs, en termes d'exemplarité, si les sportifs pouvaient se faire vacciner et dire à tous les jeunes qui les suivent sur les réseaux sociaux : "Regardez, je me suis fait vacciner et tout va bien. Faites comme moi, comme ça, on pourra à nouveau remplir les stades !", ce serait une superbe promotion pour la vaccination. Il faut jouer là-dessus », explique cet éminent scientifique.