Responsable de la Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme, Antoine Boutonnet s’est exprimé après cette journée de samedi, marquée par d’incroyables scènes de violence à Marseille à l’occasion de l’Euro 2016. Mais, de manière assez étonnante, Antoine Boutonnet juge que finalement tout cela a été relativement bien géré par les autorités françaises et que l’on ne peut pas réellement critiquer l’organisation mise en place.
« Si ces incidents constituent un échec ? Pas du tout, si nous n'avions pas pris de mesures proactives, notamment contre des personnes interdites de stade, on aurait eu une situation extrêmement compliquée. Il n'y a pas de constat d'échec dans la mesure où l'intervention rapide et efficace des forces de l'ordre a permis de circonscrire les incidents dans le temps et dans l'espace. On a eu affaire à des phénomènes de violences initiés par des mouvements de foule d'une population extrêmement dense au niveau du Vieux-Port avec suralcoolsation de cette population. La suralcoolisation des supporters qui étaient présents est plus que préoccupante, on a constaté au fur et à mesure de la journée qu'il y avait un foyer de tensions notamment via l'alcool entre supporters, ce qui a donné lieu à des frictions, y compris entre supporters anglais. Il y a un problème de suralcoolisation qui entraîne in fine un phénomène de violences entre supporters et contre les forces de l'ordre, qui apparaissent comme un exutoire à la violence. On a fait en sorte qu'il n'y ait pas de croisement entre supporters russes et anglais (mais) il y en a eu un qui a entraîné une réaction immédiate des forces de l'ordre. C'était un mouvement important de 300 Russes venus vers les supporters anglais, il y a eu un début de rixe entre les deux immédiatement stoppé par les forces de l'ordre », a expliqué Antoine Boutonnet à l’Agence France Presse. Reste que malgré tout, après avoir serré la vis aux supporters français en Ligue 1, y compris de manière parfois excessive, ce début d’Euro 2016 est un gros fiasco sur ce plan.