Championne d’Europe et championne du monde en titre, l’Espagne était et demeure toujours la grande favorite de cet Euro 2012. Un statut qu’elle partage avec l’Allemagne toutefois, et qui a été légèrement égratigné malgré une première phase bien gérée. Car si la Roja, future adversaire de la France en quart de finale, a plutôt bien géré sa poule, des failles sont apparues pendant ces trois premiers matchs, même si Laurent Blanc était plutôt pessimiste.
« On ne s'est pas facilité la tâche parce que l'Espagne est une grosse équipe et on aura un jour de repos en moins. Il faudra un exploit pour battre l'Espagne et après un tel match c'est difficile à imaginer. Mais on va lutter. Il faut être réaliste, on va rencontrer l'une des meilleures équipes de cet Euro et du monde. On avait un objectif : gagner pour terminer en tête du groupe. On n'en a pas été capable, il faudra faire avec. Il faudra faire un exploit pour poursuivre l'aventure », a souligné le sélectionneur national, qui a tout de même du se rendre compte que, malgré ses six buts marqués en poule, toute l’Espagne s’interroge sur les performances de Fernando Torres, et sur la nécessité ou non de jouer avec un attaquant. De plus, sans David Villa, blessé, Vicente Del Bosque ne semble clairement pas compter sur ses deux autres attaquants de pointe que sont Llorente et Negredo, préférant jouer sans véritable avant-centre. A cela, peut s’ajouter le fait que certains joueurs tirent clairement la langue physiquement (Piqué, Xavi, Arbeloa) après une saison bien remplie. Quelques motifs d’espoir donc, surtout que le Roja aime, encore plus que la France, avoir le ballon à 35 mètres des buts adverses et le faire tourner, laissant, comme face à la Croatie ce lundi, des espaces dans son dos pour des joueurs rapides, ce qui pourrait convenir à Ribéry, Ménez et compagnie. Laurent Blanc ne voulait pourtant pas encore évoquer ces points après la défaite face à la Suède, et vue la copie rendue par ses troupes, on peut le comprendre.
« On peut se remonter le moral comme on veut mais l'Espagne ne te donne pas beaucoup de ballons. Tous les matches sont difficiles, l'Espagne a eu un match difficile contre la Croatie. On peut s'attendre à une équipe qui voudra avoir le ballon mais il faudra arriver à la contrer et lui poser des problèmes. La Croatie nous a montré ce qu'il faudra faire », a reconnu le « Président », qui sait toutefois que l’Espagne craint beaucoup les individualités françaises, et garde en souvenir l’élimination du Mondial 2006 face aux Bleus, alors que la Roja était la grande favorite.
