Ouverte à une vente depuis plusieurs années, l’AS Saint-Etienne n’a toujours pas trouvé de repreneur. Une situation étrange qui, selon l’économiste du sport Pierre Rondeau, ne peut que refroidir les investisseurs éventuellement intéressés.
Qu’il s’agisse du prince cambodgien Norodom Ravichak ou des autres candidats, personne n’a présenté un dossier suffisamment convaincant pour racheter l’AS Saint-Etienne. C’est en tout cas l’avis du cabinet d’audit KPMG dans son communiqué. Voilà le club stéphanois reparti à zéro dans sa quête d’un repreneur qui dure au moins depuis 2018, année durant laquelle les Américains de Peak6 étaient passés tout proches d’un accord définitif. Mais pourquoi l’ASSE a-t-elle autant de mal à trouver le bon investisseur ?
D’après Pierre Rondeau, le contexte du championnat français complique la donne. « De manière globale, la Ligue 1 pâtit d’une mauvaise réputation, entre le dossier Mediapro, l’arrêt prématuré de l’exercice 2019-2020 en raison du Covid-19, l’incertitude quant à la valorisation des droits TV et l’augmentation des débordements dans les stades cette saison, a énuméré l’économiste du sport contacté par 20 Minutes. Pour toutes ces raisons, si un investisseur doit parier quelque part aujourd’hui, ce ne sera peut-être pas en France. » Et encore moins sur un club susceptible de descendre en Ligue 2 dans quelques mois.
La comparaison avec Newcastle
De plus, les difficultés affichées pour trouver un repreneur ne rassurent pas les investisseurs. « En communiquant ainsi qu’il y a un retard sur le projet de vente, je trouve qu’on envoie un signal négatif aux investisseurs potentiels. Il y a des effets pervers : ça pousse à croire que le club n’est pas assez sérieux pour réellement intéresser des candidats. On peut se dire qu’il y a un loup dans le projet, comme lorsque l’annonce d’une maison en vente reste pendant trois ans sur Le Bon Coin. Ces négociations s’effectuent habituellement en coulisses, comme à Newcastle où la vente a été annoncée d’un coup par le club », a comparé Pierre Rondeau, pessimiste pour la suite de ce dossier.