Malgré de gros bénéfices sur le marché des transferts depuis 10 ans, l’AS Saint-Etienne reste en grande difficulté sur le plan financier. Une situation contradictoire que les spécialistes ont bien du mal à expliquer.
Comme beaucoup d’autres pensionnaires de Ligue 1 ces dernières années, l’AS Saint-Etienne a dû se séparer de joueurs importants pour équilibrer les comptes. Les propriétaires Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, toujours à la recherche d’un repreneur, n’ont plus les moyens d’investir au mercato. Ce qui explique pourquoi les Verts se sont concentrés sur des paris peu onéreux cet hiver. Résultat, la balance entre les dépenses et les ventes sur le marché des transferts est nettement positive.
L'ASSE va se maintenir, les paris sont lancés https://t.co/sSenayaXYg
— Foot01.com (@Foot01_com) March 1, 2022
Le bénéfice est en effet estimé à 111 millions d’euros depuis 2012 ! Pourtant, les caisses de l’AS Saint-Etienne ne se remplissent pas et le club reste en grande difficulté financière. Alors comment expliquer cette situation ? Contacté par Le Progrès, le spécialiste Jean-Pascal Gayant ne cache pas son incompréhension. « Ce qui est surprenant, c’est qu’on a ce solde des ventes positif en engrangeant des dizaines de millions d’euros, et un club qui est dans une situation pécuniaire très difficile, a souligné l’économiste du sport. Il y a un hiatus, c’est un peu un mystère. »
« La plupart des clubs équilibrent les comptes avec la vente des meilleurs talents. Le système est déficitaire entre les simples produits et charges. (…) L’ASSE me paraissait en difficulté financière en 2019, et on a eu des résultats qui semblaient miraculeux, en particulier en 2020. Ça m’a beaucoup surpris, a confié Jean-Pascal Gayant. Le Conseil de Surveillance avait validé les comptes et on n’était pas sur les mêmes chiffres (que ceux révélés par Mediapart, ndlr), avec un résultat légèrement positif. J’ai du mal à savoir comment les chiffres pouvaient être autant différents. » Apparemment, l’ASSE possède un train de vie inadapté à ses revenus.