En difficulté depuis plusieurs années, l’Olympique Lyonnais semble parti pour vivre une nouvelle saison décevante. Cette chute progressive n’a pas l’air d’alerter le président Jean-Michel Aulas, beaucoup plus exigeant lorsque le club rhodanien jouait les premiers rôles.
La gestion du cas Peter Bosz interpelle. Déjà menacé la saison dernière, l’entraîneur de l’Olympique Lyonnais parvient à conserver son poste après quatre défaites consécutives en Ligue 1. La direction évoque un temps de passage à respecter à la trêve Coupe du monde. En attendant, les Gones sont déjà distancés par le trio de tête. Ce qui n’a pas l’air de trop affecter Jean-Michel Aulas. Le président rhodanien continue de défendre le Néerlandais et refuse de tirer la sonnette d’alarme.
Le foot, c’est notre passion, l’OL, c’est toute notre vie. J’ai échangé avec nos joueurs, j’ai transmis toute votre énergie car je sais que nous avons tous envie de la même chose : retrouver le goût de la victoire !
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) October 6, 2022
A une autre époque, Gilles Rousset, ancien coach des gardiens du centre de formation puis entraîneur adjoint de l’équipe réserve et des U19, a connu une mentalité bien différente à l'Olympique Lyonnais. « En me détachant sentimentalement de l’OL depuis 2019 (année de son départ, ndlr), j’ai pris conscience de la chute du club, qui a perdu son âme, a constaté le technicien contacté par 20 Minutes. Chacun tire dans son sens. Le déménagement de Gerland à Décines a été essentiel sur le plan économique, mais ça a été un séisme au niveau de l’état d’esprit. »
« La formation, qui est à Meyzieu, est désormais coupée des pros, a-t-il poursuivi. Il y a des bureaux, des commissions et des directeurs de partout, et le sportif n’est plus la priorité absolue à l’OL. En 1991, les moyens n’avaient rien à voir mais l’ambition était présente. C’était une phase de construction, et là nous sommes en pleine déconstruction. On subit un déclassement. » C’est aussi l’avis de l’ancien Lyonnais Jean-Marc Chanelet, qui se souvient d’une équipe guidée par des dirigeants beaucoup plus ambitieux.
Quand Aulas venait secouer son vestiaire
« En 2002, l’année de notre premier sacre en Ligue 1, on avait vite été sortis des deux coupes nationales, ainsi que de la Coupe UEFA, a raconté le consultant. Le président était venu dans le vestiaire pour nous responsabiliser sur les conséquences qu’aurait une non-qualification en Ligue des Champions. On avait alors compris notre rôle essentiel pour pérenniser l’équilibre économique du club et de tous ses salariés dans l’ombre. Il y a 20 ans, il y avait au pire une remise en cause générale après deux défaites, et pas après quatre revers. » Ce n’est sûrement pas un hasard si Jean-Michel Aulas se dirige lentement vers la sortie.