Aulas l’opportuniste, Eyraud était dans son droit

Aulas l’opportuniste, Eyraud était dans son droit

Critiqué par Jacques-Henri Eyraud, qui lui reprochait d’utiliser la crise sanitaire afin d’effacer la mauvaise saison de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas avait attaqué son homologue marseillais en justice pour diffamation. Mais pour le tribunal correctionnel de Paris, l’ancien président de l’Olympique de Marseille n’a pas dépassé les limites.

Nouvelle défaite pour Jean-Michel Aulas. En dehors des terrains cette fois, le président de l’Olympique Lyonnais a perdu sa bataille juridique contre Jacques-Henri Eyraud. Les faits remontent à la saison 2019-2020, lorsque la crise sanitaire avait obligé la Ligue de Football Professionnel à interrompre définitivement l’exercice après 28 journées de championnat. Jean-Michel Aulas avait alors milité en faveur d’une annulation de la saison, sans doute parce que son équipe n’occupait que la septième place de Ligue 1. Dans une tribune pour le Journal du Dimanche, Jacques-Henri Eyraud l’avait pointé du doigt.

Aulas perd son procès

« Dans le football, nous tenons notre Lider maximo, prêt à bondir sur un virus dévastateur pour occulter la saison difficile de son club en Ligue 1 », critiquait l’ancien patron de l’Olympique de Marseillais, en dénonçant également des « manifestations d'égoïsme de quelques grands dirigeants, faisant passer leurs intérêts particuliers au premier rang de leurs préoccupations et semblant se moquer éperdument du collectif. » De quoi inciter Jean-Michel Aulas à le poursuivre en justice pour diffamation. Mais quelques années plus tard, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Jacques-Henri Eyraud.

Pour justifier cette décision, il est expliqué que les propos de JHE représentent seulement « l'expression subjective d'un jugement de valeur relevant du droit de libre critique, (...) de sorte qu'ils ne peuvent être considérés comme diffamatoires, même s'ils sont péjoratifs et peuvent de ce fait légitimement déplaire aux parties civiles. » Le tribunal considère la tribune comme « un lieu d'expression d'opinions par nature subjectives permettant une liberté de ton qui ne trouve ses limites que là où commencent les attaques personnelles, ce qui n'est pas le cas en l'espèce. » Rappelons que Jacques-Henri Eyraud n’est plus le président du club phocéen depuis février 2021.