Frank McCourt continue de payer les factures à l'Olympique de Marseille, et cela ne va pas en s'arrangeant. Une situation qui ne peut que finir par lasser le propriétaire américain sur la durée.
Passé subrepticement à Marseille fin mai, Frank McCourt a confirmé son désir de tout faire pour mettre l’OM sur le devant de la scène, avec un nouveau projet porté par Pablo Longoria et une ambition d’aller chercher des titres tout en mettant les moyens financiers pour le permettre. Des propos ambitieux et qui lui ont permis au passage de repousser fermement tout rapprochement avec la vente de l’OM à l’Arabie Saoudite, qui n’est absolument pas d’actualité selon lui. Cela n’a pas freiné les prédicateurs de la cession du club marseillais pendant cet été, et qui assurent que tout se met en place pour un feu d’artifice que rien ne peut freiner.
Un chèque de 12 ME pour passer la DNCG
Vente ou pas, l’avenir le dira, mais toujours est-il que Frank McCourt continue de mettre la main à la poche chaque saison. Si l’exercice précédent avait permis de réduire le déficit, l’Américain n’échappera pas à un chèque de 12 millions d’euros pour boucher les pertes et permettre de passer la DNCG sans encombre. Une somme à rajouter à tout ce que le businessman de Boston met dans l’OM depuis son arrivée, et ce n’est pas fini. Il est en effet question d’ajouter une rallonge de plusieurs dizaines de millions d’euros afin de permettre à Pablo Longoria de réaliser un mercato correct, même s’il sera surtout question de vendre plus que d’acheter dans un premier temps.
Vente OM : L'Arabie Saoudite n'a pas peur du Rassemblement National https://t.co/w9T1meypOL
— Foot01.com (@Foot01_com) June 10, 2024
Cette faculté de Frank McCourt de faire marcher la planche à billets pour éviter à l’OM l’affront d’une sanction par la DNCG ne peut pas être ignorée. Mais au lieu de la saluer, l’économiste du sport Pierre Rondeau la pointe du doigt, car elle démontre selon lui le fait que le club provençal perd inexorablement de l’argent chaque année, peu importe les résultats sportifs. Une situation qui ne peut pas être éternellement tenable. « Le modèle économique de Marseille est assez particulier sous l’ère McCourt. La direction n’a pas cessé de présenter des comptes déficitaires auprès de la DNCG, tout en assurant une solvabilité. Il y a toujours eu un déséquilibre entre ce que le club gagnait et ce que le club dépensait en termes de dépenses sportives, de masse salariale ou d’investissements. Un effort a été fait sur ces deux derniers points pour espérer avoir des modifications sportives. Quand on sait qu’une grosse affiche de Ligue des Champions peut faire entrer a minima 5 millions d’euros de recettes rien qu’en billetterie, les pertes sont d’autant plus conséquentes quand un club comme l’OM, habitué à disputer cette compétition, se retrouve d’un seul coup à ne plus la jouer », souligne le spécialiste de l’économise du sport dans La Marseillaise.
Un terrible rappel alors que le club marseillais ne disputera en effet pas de Coupe d’Europe la saison prochaine, et va donc faire une croix sur les juteuses primes de participation et de qualification de l’UEFA. A un moment crucial puisque les droits TV ne devraient pas atteindre des sommets non plus la saison prochaine, pour peu qu’ils existent réellement. Dans ces conditions, s’il faut remettre encore 30 ou 40 millions d’euros au pot en fin de saison prochaine, Frank McCourt peut-il ternir la barque éternellement comme cela ?