Même si les supporters le maltraitaient, Robert Louis-Dreyfus n'a jamais baissé les bras face à la passion qu'il avait pour le football et pour l'OM. Au lendemain de sa mort, on commence à s'en rendre compte.
Il y a à peine deux semaines, après l'annonce du départ de Pape Diouf, Robert Louis-Dreyfus avait été l'objet de sévère critiques et même d'insultes de la part des supporters de Marseille, qui réclamaient depuis des années que le milliardaire "dégage" à grands coups de banderoles assassines. Mais c'est la maladie qui va priver l'Olympique de Marseille d'un mécène, plus que d'un sponsor, qui a injecté 210ME de ses poches dans le club phocéen. Et au final, en plus de la solide inimité de certains supporters, RLD n'aura gagné aucun titre et aura en plus hérité d'une condamnation en justice pour des transferts douteux.
Une décision qui l'avait profondément marqué et touché, au point de vouloir quitter l'Olympique de Marseille. Mais, après l'épisode tragi-comique de Jack Kachkar, ce mythomane qui avait réussi à faire croire qu'il pouvait s'offrir l'OM, Robert Louis-Dreyfus avait repris le dessus et était reparti au combat. Dans son entourage, certains estimaient que sa passion était trop dévorante, au point de lui faire perdre sa lucidité pourtant redoutable lorsqu'il s'agissait de traiter des affaires. Mais, ce passionné de sport et de Marseille n'en avait cure et gardait pour le club phocéen un amour viscéral. Lorsque la maladie l'a touché, RLD a du se priver avec regrets de ses visites au Vélodrome, consacrant toute son énergie à la volonté de s'en sortir. Mais la leucémie a été la plus fort et samedi, l'homme d'affaires a du s'incliner.
Reste que désormais l'OM n'est pas un navire abandonné. Robert Louis-Dreyfus a des héritiers, et la structure Eric Soccer, dirigée par Vincent Labrune, pourrait réintégrer le groupe Louis-Dreyfus avec à charge pour ce dernier de décider de quoi sera fait l'avenir du club. Soit la société amirale continue de miser sur l'OM, soit il faudra remettre le club en vente. Une perspective qui pourrait inquiéter du côté de Marseille, car il sera peu évident de croiser la route d'un nouveau Robert Louis-Dreyfus.