Président de l’Olympique de Marseille entre 2002 et 2004, Christophe Bouchet est revenu dans France-Football sur le rôle parfois compliqué qu'est celui de patron du club le plus populaire de France. Et pour ce dernier, il est évident qu’il faut avoir les épaules sacrément solides pour vivre cette situation que certains rêveraient d’endosser. D’autant qu’à son époque ce rôle n’était pas énormément bien payé compte tenu de la fonction. Mais ça c’était avant.
« On m’avait prévenu que ma vie allait être chamboulée, je ne pouvais pas imaginer que ce serait à ce point-là. Tu acceptes un poste à responsabilité à Marseille, mais tu n’as pas forcément prévu que c’est la France entière qui va te regarder minute après minute. Président de l’OM, c’est se trimballer tous les jours tout nu dans une maison en verre devant 10.000 personnes qui n’arrêtent pas de te regarder. Qui peut y être préparé ? C’est de la téléréalité permanente, car tout ce qui se dit, même lors de réunions soi-disant confidentielles, se retrouve à l’extérieur très vite (…) Le danger est de croire que tu as une emprise sur le club, et que tu en es le seul initiateur. Assez vite j’ai entendu certains dire « mon club », « mon entraîneur », grave erreur. Féry à Lorient ou Pape (Diouf) à l’OM sur la fin, sont tombés dedans (…) Le seul qui était vraiment plus fort que l’institution OM c’est Tapie. Malheureusement, il n’a pas fait bon usage de cet avantage, explique Christophe Bouchet, avant d’aborder franchement la question du salaire de président du club phocéen. Moi, j’ai surtout gagné de l’argent quand je suis parti. Avant, je ne touchais pas un salaire mirobolant, surtout au regard des responsabilités puisque j’étais à 20.000 euros par mois. Ce n’est qu’à partir de Pape que les salaires de président à l’OM sont devenus supérieurs. Mais je ne connais pas les raisons de cette accélération soudaine. »