Le rachat de l’Olympique de Marseille est sur toutes les lèvres depuis une semaine, avec ou sans l'Arabie Saoudite ?
Le projet porté par Mourad Boudjellal a fait grand bruit sachant l’aura médiatique de l’ancien président de Toulon. Ce dernier représente un projet lancé par un homme d’affaire franco-tunisien influent en Arabie Saoudite, mais le Royaume du Golfe a démenti toute implication officielle de son fonds d’investissement dans cette opération. Le projet porté par Boudjellal est-il donc aussi solide, ou du moins sur quels fonds étatique se base-t-il, comme cela a été annoncé ? Difficile à dire pour le moment même si il y a toutefois une chose très claire. L’Arabie Saoudite s’intéresse de près à l’OM, et tout investissement de Riyad ne pourrait venir que du fonds public d’investissement (PIF), l’un des plus importants au monde. C’est ce qu’affirme Hasni Abidi, professeur spécialiste de l’Arabie Saoudite à l’université de Genève, et qui s’est confié à ce sujet sur Foot Mercato.
« L’OM a toujours été un projet de haute importance, pas comme Newcastle. Le championnat français, en termes de retombées, n’est pas le championnat britannique vu par Riyad. On sait qu’il y a plus de flexibilité en termes législatifs du côté britannique. Mais l’OM a deux atouts. Le premier est que la France a un président qui peut convaincre les Saoudiens. Quand un fonds souverain investit, c’est la meilleure des options. Le fonds est public et sous le contrôle du pouvoir politique ce qui offre une garantie. Ce n’est pas comme quand un investisseur achète un club et peut le revendre trois ans plus tard. Un financement étatique rassure tout le monde, notamment l’état français parce qu’il y aura, en parallèle, d’autres investissements souhaités par la France. C’est Nicolas Sarkozy qui a fait les relations publiques pour le Qatar. Il existait des accords importants sur la fiscalité des ressortissants qataris, des accords de coopération et de défense. Je crois que l’OM mérite un fonds public stable et solvable et qui sera aussi moins interventionniste sur la gestion interne et le choix du staff qui va gérer et entraîner le club », a prévenu Hasni Abidi, pour qui le Prince d’Arabie Saoudite se fait vivement conseiller d’investir à Marseille pour redorer son image, diversifier ses investissements et faire des partenariats avec la France.