Président de l’Olympique de Marseille depuis cinq ans, Vincent Labrune connaît probablement sa pire saison avec l’exercice 2015-16. Sportivement, économiquement, le club tire la langue même si le dirigeant estime être droit dans ses bottes, et avoir toujours annoncé qu’il n’était pas là pour rigoler, n’en déplaise à certains, et notamment les médias, sa première cible.
« Je me fais sans arrêt défoncer dans les médias : cette saison, vous ne la mettez jamais en perspective. Vous ne tenez pas compte des contraintes financières, sportives, judiciaires, locales », a balancé d’entrée de jeu le dirigeant phocéen à L’Equipe, avant d’expliquer qu’il n’avait jamais promis la lune à son arrivée. « Je n’ai jamais voulu tomber dans des discours populistes. Dès ma première interview, j’ai annoncé l’austérité. Nous avons adopté une ligne dure, c’est vrai, par rapport aux agents, aux médias, aux groupes de supporters, à l’association OM. Nous avons cessé de mandater certains agents, nous avons gelé des commissions anciennes, nous avons pacifié le club à tous les niveaux, nous sommes rentrés dans un combat pour la sécurité au niveau des groupes, nous avons voulu changer l’environnement pour permettre la reprise de club. J’ai essayé de faire de l’OM un club normal », a assuré un Vincent Labrune qui n’a en effet pas pris beaucoup de mesures populaires, mettant fin notamment à la mainmise des supporters sur les abonnements, ainsi qu’à des malversations dans les transferts des années précédentes qui sont aujourd’hui dans l’œil de la justice.
Mais en ce qui concerne le choix de l’entraineur, le président de l’OM avoue avec le recul s’être trompé. « J’ai commis des erreurs. Prendre Michel, ne pas m’en être séparé plus tôt. Mais nous n’avions pas les finances pour le faire », a reconnu Vincent Labrune, qui sait que le tour de passe-passe de licenciement pour faute grave de l’entraineur espagnol est tout de même limite.
Néanmoins, de cette guerre permanente, Vincent Labrune en ressort avec une grande lassitude. Alors qu’il n’a pas encore passé la main, le dirigeant olympien s’avoue usé par ces batailles, sans oublier les menaces et insultes permanentes, sur lui et sa famille. « Présider ce club, c’est très dur. Un an, deux ans, trois ans à sa tête… Je vous l’avais déjà dit. Alors cinq saisons (…). La posture dure, elle résulte aussi du ras-le-bol, de la critique permanente du matin au soir. Aucun club ne commence une saison avec autant d’opposants. Certains clubs n’ont pas trois jours de crise par an. A l’OM, ça peut monter à 300 », a dénoncé Vincent Labrune. 300 jours de crise par an, de la bouche même de son président actuel, voilà des signes guère encourageants pour les éventuels futurs repreneurs.