Propriétaire généreux pour renflouer les caisses de l'OM, Frank McCourt ne perd toutefois pas le Nord avec les finances de son club. Les petits arrangements autour du Stade Vélodrome lui sont largement profitables.
Semaine agitée à Marseille, et pas uniquement parce qu’Adrien Rabiot vient d’y signer. La chambre régionale des comptes s’est en effet penchée sur un dossier qu’elle présentera vendredi en conseil municipal et qui soulève de nombreuses questions. Il s’agit tout simplement de la gestion du Stade Vélodrome, qui coûte une fortune aux Marseillais depuis sa rénovation en 2010, achevée en 2014. A cette époque-là, le Maire Jean-Claude Gaudin lance les grands travaux en vue de l’Euro 2016. Si niveau architecture, c’est un succès total, niveau financier, c’est un bourbier sans fin. Le montant des travaux devait être de 270 millions d’euros, et il va atteindre 457 millions d’euros quand les derniers emprunts seront remboursés… en 2045. D’ici là, cela va coûter 10 millions d’euros par an aux contribuables marseillais, en y incluant pourtant le montant d'un loyer sur lequel l'OM s'en sort très bien.
Un loyer qui a du mal à vraiment augmenter
Ce mercredi, La Provence se penche en effet sur quelques particularité qui rendent la location et la gestion du stade très avantageuses pour l’OM, au détriment de la cité phocéenne. La question du loyer a bien évidemment été souvent évoquée, et celui-ci est passée de 5 millions d’euros en 2020, à 6,5 millions en 2023 puis 8 millions d’euros par an jusqu’en 2026. En théorie, puisqu’en 2022, la mairie a fait une ristourne de 1,5 millions d’euros pour des travaux effectués par l’OM, même si cela ne semble plus être le cas désormais.
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) September 18, 2024
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Il reste toutefois quelques particularités à ce contrat qui permettent à Frank McCourt de se frotter les mains. En effet depuis 2019, c’est l’OM via sa société Mars360 qui gère le Vélodrome, et la ville n’a absolument aucune idée des bénéfices engendrés par les spectacles, matchs de rugby, visites et les concerts, et ne peut pas récupérer un pourcentage des revenus ou indexer son loyer sur ces revenus copieux. Il était pourtant prévu dans le contrat que l’OM reverse une part des bonus variables qui pouvaient être touchés, mais le manque de visibilité et le montant du bonus générant un éventuel reversement sont « très difficilement atteignables » selon La Provence. Le club peut continuer à faire gonfler le chiffre d'affaire de sa société d'exploitant sans être inquiété.
Enfin, dernier point sur lequel l’OM s’en sort très bien, le club phocéen a tout simplement pu jouer des matchs gratuitement en 2022-2023 et 2023-2024 alors qu’aucun accord n’avait été trouvé sur le loyer du Vélodrome. La formation provençale a bénéficié d’une dérogation, à 20 reprises, et la Mairie de Marseille a pour le moment « oublié » de réclamer la redevance due par l’OM, qui aurait du être versé avant l’utilisation du terrain. Les pénalités pour non paiement de cette redevance ont aussi été mises à la trappe. Autant de légèretés pointées par la chambre régionale des comptes, mais qui permettent clairement de laisser penser que Frank McCourt est tout à fait heureux du contrat actuel. D’ailleurs, La Provence le souligne, l’Américain n’a absolument aucune envie de racheter le Stade Vélodrome qui est pour lui à l’heure actuelle « une bonne affaire ».