L’Olympique de Marseille semble avoir obtenu gain de cause face aux associations de supporters sur l’épineux sujet de la gestion des abonnements dans les virages. Les incidents du match OM-OL ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, mais à priori le club phocéen savait que les choses allaient finir par mal tourner. En effet, la Provence a mis la main sur un rapport réalisé il y a deux ans par le ministère des sports et de l’Intérieur, et le mode de fonctionnement d’alors était pointé du doigt que ce soit sur le plan financier ou sécuritaire.
Premier point mis en cause, le fait que les associations faisaient de gros bénéfices sur la revente des abonnements sans le déclarer au fisc, sans rendre aucun compte au club, puisqu’aucun listing des abonnés n’existait. Cela a contribué à développer également un gros marché noir des tickets et d’autres dérives. « Depuis des décennies , la revente se fait avec un bonus, dont on ne sait s’il correspond à une simple cotisation de type associatif ou à une plus-value substantielle qui devrait donner lieu à impôt sur les sociétés. Aucune convention écrite ne peut être consultée sur le sujet, et les paiements en liquide sont bienvenus. » S’il est loisible à une entreprise de spectacle telle que l’OM de déléguer à des prestataires une partie de la billetterie, les règles du droit commercial et fiscal n’en sont pas moins applicables : base juridique, transparence, fiscalité, tout fait aujourd’hui défaut à ce mécanisme. Selon les observations des services de police, une partie des abonnements à l’année est revendue sur place au match avec un profit important : d’où l’abondance des rabatteurs de la revente à la sauvette que l’on peut observer, même les jours où le stade ne joue pas à guichets fermés », explique ce rapport publié par le quotidien régional.
De même, il semble que du côté du Vélodrome le laxisme a été total jusqu’à ce jour concernant les accès aux virages. « Le contrôle présente plusieurs points de faiblesse que le responsable de la sécurité du club reconnaît lui-même en partie ; faible fiabilité des stadiers ;mise en défaut des portillons de contrôle électronique par une action concertée de personnes sans billets afin de voir déclenchée, peu avant le coup d’envoi, la procédure d’ouverture des accès et la mise en place d’un contrôle sommaire ; complicité des associations de supporters qui accueillent généreusement des groupes de visiteurs en leur facilitant l’entrée dans le stade contre paiement en espèces ; centaines de supporters venus plusieurs heures avant la rencontre pour installer des éléments de ’tifo’ et qui restent sur place ; pour les grands matches (européens ou nationaux), fuites diverses provenant de billetteries clandestines et d’accès parallèles », souligne ce rapport qui a évidemment contribué à inciter l’Olympique de Marseille à prendre le taureau par les cornes.