L’affaire Pogba a mis un coup de projecteur sur l’envers du décor des joueurs qui réussissent dans le football, mais n’arrivent pas à couper les ponts avec un quartier et des amis d’enfance qui tentent de vivre à leur crochet.
Victime de racket et de chantage, Paul Pogba a décidé de tout faire éclater en portant plainte, sachant très bien que l’affaire allait éclater au grand jour alors que son propre grand frère était impliqué dans ces malversations. Un phénomène mis en lumière donc, mais qui est assez courant chez les footballeurs, qui gagnent très vite de l’argent quand ils réussissent, et intéressent donc beaucoup de monde. Chez les jeunes joueurs, la crainte de passer pour celui qui oublie son quartier d’enfance provoque des situations délicates dont ils ne peuvent quasiment jamais s’extirper, si ce n’est en lâchant des billets, en offrant des montres ou même des voitures à leurs « amis d’enfance ».
Des courtisans aux bandits
Un proche de l’équipe de France avoue ainsi dans Le Parisien que les vautours arrivent vite dès qu’un joueur passe professionnel. « On a le phénomène classique des potes d’enfance qui vivent aux crochets du joueur en s’inventant des rôles d’hommes à tout faire. Ils prennent quelques billets et se font payer leurs repas. Ce n’est pas grand-chose. Le plus terrible, ce sont ceux qui ont versé dans le banditisme et qui se rapprochent sous prétexte qu’ils viennent du quartier que le joueur a pourtant quitté quand il avait 12 ou 13 ans. Et là, ça peut déraper », glisse-t-il alors que personne ne semble réellement pouvoir endiguer ce phénomène, des agents aux clubs.
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En attendant, le cas le plus connu reste celui de Karim Benzema, impliqué dans l’affaire de chantage à la sex-tape car ses amis lui ont demandé de mettre la pression sur Mathieu Valbuena pour qu’il paye une rançon afin de récupérer la vidéo sur son téléphone. Cela a coûté au buteur une condamnation en justice, et des années sans équipe de France, avec probablement un titre mondial perdu en 2018 au passage. « Karim est un cas d’école. Il est riche à millions mais ne supporte pas l’idée qu’on dise de lui qu’il a oublié le petit quartier de Bron, près de Lyon, où il vivait. Souvent, il donne des coups de main financiers. Que des gens parasitent les joueurs, qui aiment bien avoir une cour autour d’eux, n’a rien d’illégal. Mais avec les footballeurs les plus célèbres, donc les plus riches, une faune beaucoup moins fréquentable se rapproche », explique-t-on du côté de la fédération française de football, pour qui Karim Benzema a fait des choses illégales de peur de passer pour un traite ou une balance en envoyant balader les propositions de ses amis d’enfance. Un engrenage compliqué et sournois dont il est difficile de se défaire.