Par sa bonne humeur communicative, son sens du devoir et son sacrifice pour le groupe, Adil Rami est l’un des symboles de la victoire française en Coupe du monde.
L’état d’esprit collectif est passé devant la déception d’être le seul joueur de champ à ne pas disputer une seule minute de la compétition. Mais pourtant, le défenseur de l’OM a fini cette compétition sur les rotules, comme il le confie à L’Equipe.
« Je vous jure que c'est comme si j'avais joué chaque match ! Tu puises mentalement, vous ne pouvez pas vous imaginer. Sur le banc, j'étais à fond et les gars devaient me calmer parfois. Je n'arrivais pas à contenir mes émotions. De mon côté, je n'attendais pas l'entraînement de l'après-midi. Je me levais à huit heures du matin. Les plus anciens étaient déjà debout. Je prenais mon petit déjeuner. Je remontais une heure dans ma chambre. Et à dix heures, j'étais en salle. Vous demanderez à Franck Raviot (l'entraîneur des gardiens) ou à Greg Dupont (le préparateur physique) qui étaient là. J'étais obligé, c'est dans ma mentalité. Je m'étais imposé une discipline », a souligné celui qui était déjà dans le groupe lors de l’Euro 2016, et se permet donc de raconter cette incroyable discussion avec Didier Deschamps quand il a cédé sa place à partir des demi-finales de l’Euro.
« Le jour où il est venu dans ma chambre avant la demi-finale de l'Euro 2016 contre l'Allemagne pour me dire que je n'allais pas jouer, j'ai pleuré. Avant qu'il parte, il a vu que j'étais super triste. Je lui ai dit : "Coach, à la collation je vais sourire, je vais faire des blagues. Ne pensez pas que c'est parce que je m'en fous. C'est pour ne pas montrer à l'équipe que je suis triste et envoyer des mauvaises ondes." Je ne sais pas s'il me connaissait réellement. Et quand un coach doute de moi, je ne me sens pas bien. J'ai l'impression de passer pour un vicieux, pour quelqu'un de faux. Un entraîneur doit savoir que je suis prêt à 100 %. Ça m'a fait mal à l'époque mais cette fois, cela n'avait rien à voir. Il y avait une défense (Varane-Umtiti) qui marchait du tonnerre », a reconnu sans mal un Adil Rami qui a croqué cette aventure à pleines dents, permettant aussi par son attitude de mettre les titulaires en totale confiance.