Assez nerveux pour ses premiers mots en tant que sélectionneur, Laurent Blanc a annoncé les principes de sa mission à la tête des Bleus. Dans un long monologue, le sélectionneur français a expliqué son ambition et sa ligne directrice.
Comme prévu, il n’y a pas eu de grosses révélations dans le premier discours de Laurent Blanc, qui a essayé d’expliquer le plus clairement possible ses intentions en vue de l’équipe de France. S’il a conscience du chantier qu’il reste à reconstruire, l’ancien entraineur des Girondins de Bordeaux a affiché à plusieurs reprises sa grande motivation. Mais plus que tout, le champion du monde 1998 a souligné qu’il souhaitait un nouveau départ pour l’équipe de France, et pas seulement sur le plan du jeu et des résultats, mais aussi au niveau du relationnel avec les médias, les supporters et l’ouverture vers le monde « réel ».
« L’équipe de France est au-dessus de tout. J’y ai connu des moments pénibles, mais aussi des moments forts, voire très forts. Mon attachement à l’équipe de France n’est je pense plus à démontrer, il est total. J’ai eu des opportunités de m’engager vers d’autres challenges sportifs, mais celui de l’équipe de France était le plus fort. Il m’a toujours intéressé. Les récents évènements en ce qui me concerne n’ont jamais remis en cause mon engagement. Pour moi, l’équipe de France me dépasse, elle n’appartient à personne, elle est à tout le monde, moi comme les autres. J’ai profondément conscience de ce que représente l’équipe de France, de tout ce qu’elle est porteuse, des droits et des devoirs qui sont liés à ce maillot. Mon but sera de respecter et faire respecter, c’est clairement la mission qui m’a été confiée, et que je suis prêt à relever.
Avec l’équipe de France, on est dans l’excellence. Mon but sera de retenir les meilleurs joueurs pour avoir les meilleurs résultats possibles. Grâce aux joueurs, grâce au respect de la rigueur et de la discipline, nous pourrons retrouver le plaisir de jouer et de gagner. Pour moi, ces mots ne sont pas incompatibles. Je ne peux pas faire comme s’il ne s’était rien passé en Afrique du Sud. J’ai suivi comme nous tous les évènements avec beaucoup de distance. J’ai été déçu par le bilan sportif, et cela permet de rappeler qu’en sport, rien n’est acquis. J’ai aussi été déçu par le comportement de certains, et j’intègrerai ces éléments dans mon analyse pour le futur proche. J’ai toujours pris en compte le comportement des joueurs, et ce n’est pas maintenant que je vais changer, surtout à mon âge.
Les gens ont été très déçus après le Mondial, et ce qu’il faut retrouver c’est la sérénité et l’apaisement. Je n’envisage pas une équipe de France repliée sur elle-même et complètement fermée de l’extérieur. Le football doit un petit peu s’ouvrir, il faut faire un effort. La priorité sera toujours donnée à la qualité du travail et à de bonnes conditions pour les joueurs, sans protection abusive. En terme de football, tout le monde connait les tactiques, les surprises ne surprennent plus grand monde, donc il faut essayer de retrouver un certain plaisir, notamment pour répondre à la presse. Maintenant, il ne reste plus qu’à se remettre au travail. J’ai beaucoup d’ambition sportive pour l’équipe de France. J’y crois, et je ne dis pas ça pour vous faire plaisir. Il y a un beau mais difficile challenge à relever. J’essayerai de le mener avec les principes que je viens de dicter. J’espère mettre en place avec le temps une équipe qui subira le moins possible, qui maîtrisera le plus possible ses matchs. Il faut viser juste et bien pour placer d’emblée l’équipe de France sur de bons rails, ceux du succès. Par le succès, par le visage offert, nous voulons rallumer une flamme pour l’heure, plutôt vacillante. L’avenir de l’équipe de France intéresse les gens, et ils attendent beaucoup de nous. Nos supporters, nos partenaires, les médias, notre fédération doivent se retrouver et se reconnaitre dans cette future équipe de France » , a demandé Laurent Blanc dans un long discours que le nouveau sélectionneur a lu de manière parfois hésitante, symbole d’une nervosité qu’il n’a pas caché. Mais ce seront surtout les premiers choix, pour le match amical du mois d’août face à la Norvège, qui donneront les premières indications sur les véritables intentions du « Président » pour l’équipe de France.