Au cours de l’énorme débat sur la Super League en avril dernier, des milliers de faux comptes ont été créés pour appuyer le projet de Florentino Pérez et le Real Madrid. Les « bots » avaient également pour mission de discréditer le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin.
18 avril 2021. Douze clubs européens emblématiques lancent la Super League, sous l’initiative principale du Real Madrid et de la Juventus, dans le dos de l’UEFA. Florentino Pérez et surtout Andrea Agnelli trahissent le boss du foot européen, Aleksander Ceferin. Une bombe éclate sur la planète football. La guerre est lancée entre ces clubs historiques et l’UEFA. Cette dernière, pourtant pas exempt de tout reproche, peut compter sur l’indignation des fans de football, notamment en Angleterre. Les supporters des équipes concernées expriment leur désaccord et leur colère. Sur les réseaux sociaux, les avis divergent. Si la majorité est contre le projet, de nombreux comptes soutiennent l’idée. Sauf que le cabinet de conseil Pandemia Digital a mené son enquête et publié un rapport sur les méthodes choquantes de la Super League. Des milliers de comptes auraient été créés par un « centre de bots et de trolls ». Des robots informatiques. En somme, des faux utilisateurs. Ces méthodes rappellent forcément celles de Josep Maria Bartomeu, l'ancien président du FC Barcelone, accusé d'avoir acheter des faux comptes pour discréditer certains joueurs dont Lionel Messi.
« Des centaines de milliers de tweets automatisés, plusieurs par seconde »
El Confidential, qui a eu accès au rapport, explique le processus concernant la Super League. Plusieurs # sur Twitter ont été pris d’assaut par des faux comptes. Par exemple pour #EstamosContigoPresi, en soutien à Florentino Pérez, les 18 000 tweets proviennent de 7 000 comptes « dont beaucoup nouvellement créés et sans abonnés, situés principalement en Espagne et dans les pays arabe ». Les noms d’utilisateurs se finissent souvent par huit chiffres. « Il y a plus que des preuves pour déterminer qu'un pourcentage important de ces profils font partie de l'activité d'un 'centre de trolls' géré par une entreprise qui lui est dédiée », assure le rapport. Dans 3600 tweets différents se trouvaient toujours une même phrase : « La super ligue est une bonne idée et va révolutionner le football ». Le même phénomène a été observé pour le #CeferinOut. Pandemia Digital va plus loin dans son enquête en analysant les réactions autour des tweets du Real Madrid ou du média El Chiringuito, partisan de la Super League. « Si nous analysons les utilisateurs qui mettent le plus de tweets, nous voyons qu'ils ont des centaines de milliers de tweets automatisés, plusieurs par seconde, et qu'ils ne retweetent, pour la plupart, que les réseaux officiels du Real Madrid et d’El Chiringuito. » Ces révélations ne devraient pas donner plus de crédit au projet, malheureusement toujours en vie.