A l’approche de la Coupe du monde qui se tiendra dans l’Emirat dans un mois, le Qatar fait face à la communauté internationale sur les conditions de travail de ses petites mains derrière le décor.
Après les accusations répétées pendant les chantiers sur les stades de la Coupe du monde, c’est désormais l’hébergement qui fait l’objet d’inquiétudes. Une équipe de France Télévision s’est rendue au Qatar pour le besoin de l’émission Complément d’Enquête. Les journalistes ont pris comme exemple l’hôtel grand luxe où les Bleus séjourneront pendant la Coupe du monde, l’Hotel Al Messila. La FIFA a garanti l’établissement pour les bonnes pratiques conformes aux droits humains de base, c’est à dire des conditions décentes de vie pour le personnel, sans travail forcé et avec au moins un jour de repos dans la semaine. Les journalistes, en caméra caché, trouvent très rapidement des travailleurs migrants qui logent dans des conditions insalubres, avec certaines chambres à 35°, des sanitaires infectés de cafards et des lits empilés dans des zones dépourvues de transport et sans infrastructures. Contactés, les employés assurent que leur passeport a été confisqué et qu’ils ne déficient d’aucun jour de repos dans la semaine.
Une société coupable écartée
"Ce n’est pas insoluble, c’est juste un coup de peinture"
— franceinfo plus (@franceinfoplus) October 13, 2022
Interrogé par les équipes de @Cdenquete, le président de la #FFF Noël Le Graët a réagi aux conditions des travailleurs sur place au Qatar et notamment les agents de sécurité présents dans l’hôtel des bleus lors du Mondial pic.twitter.com/LV0cNWD2IE
Des images montrées au président de la FFF, qui n’a pas du tout été dérangé dans un premier temps. « Je vais en discuter avec le directeur. Ce n’est pas insalubre ça, c’est un coup de peinture. Il y a encore le temps de réparer ça », a lancé Noël Le Graët, qui a fini par se réveiller en commandant une enquête sur les conditions de travail des employés de l’hôtel où séjourneront les Bleus. Depuis, le géant de l’hôtellerie Accor a tenté de désamorcer le problème en assurant que la société incriminée ne travaillait qu’avec un seul hôtel du Qatar, qui était, manque de chance, justement celui-là. « Des actions de mise en conformité ont eu lieu » a assuré la chaine hôtelière. De son côté, la FFF a assuré que la société pointée du doigt a été écartée, et a confirmé les irrégularités comme la rétention des passeports. La Fédération a conclu en indiquant que « le mondial constitue une opportunité de progrès mais participer ne signifie pas fermer les yeux ».