Depuis son sacre mondial de dimanche, l'équipe d'Argentine fait polémique en raison de ses nombreux chambrages et dérapages contre Mbappé notamment. Un comportement détestable vu de France mais l'expression d'un amour démesuré du foot pour les Argentins.
L'Argentine serait-elle mauvaise gagnante ? C'est la question que se posent de nombreux passionnés de football à travers le monde et plus particulièrement en France. Les Bleus ont été vaincus par les Argentins en finale de la coupe du monde dimanche soir et l'après-match ne passe vraiment pas dans l'Hexagone. Bien plus que la défaite cruelle, ce sont les célébrations des joueurs de l'Albiceleste qui créent le malaise. Emiliano Martinez symbolise le plus cette rancœur, lui qui a été auteur d'un geste obscène en allant chercher son trophée de meilleur gardien. Mais surtout, il a été très virulent envers Kylian Mbappé à coups de provocations dans le vestiaire, d'insultes et même d'une poupée à l'effigie du joueur du PSG.
Les Argentins plaident l'exception culturelle
Le dégoût a souvent été exprimé par les supporters français depuis dimanche, certains souhaitant de tout cœur que le karma fasse payer leurs provocations aux Argentins. Du côté de la pampa, on ne devrait pas avoir du mal à dormir après ces épisodes. C'est Fabien Archambault, spécialiste de la culture sportive en Argentine, qui le confie au journal Le Parisien. Le comportement exubérant d'un Emiliano Martinez n'est le reflet que de l'amour démesuré porté au football par le peuple argentin et l'expression de sentiments exprimés plus facilement et plus ouvertement que dans d'autres pays.
« La vulgarité déteste l’élégance, comme l’élégance déteste la vulgarité ». Réfléchissez à ça devant cette vidéo d’Emiliano Martinez pic.twitter.com/sGNDCOZKgL
— Omar Altundag (@OmarAlt14) December 21, 2022
« Il y a cette volonté de chambrer, de gagner et d’humilier même l’adversaire. C’est une culture du football tellement puissante. Le culte de la victoire est exacerbé. La France peut vivre sans être championne du monde. Eux, ça aurait été un véritable drame national. [...] C’est lié à l’importance du football, un élément indissociable de leur identité en tant que pays. On en arrive donc à créer des oppositions binaires. Gagner ou mourir. Tout est bon pour faire craquer l’adversaire. Les Argentins n’ont pas l’impression d’aller trop loin, parce que, c’est comme ça qu’ils vivent le football au quotidien. […] Pour eux, ce n’est pas si grave que ça. Nous, on peut interpréter cela comme du mauvais goût, de la vulgarité voire du racisme. En Argentine, tant que cela reste dans le cadre du football, c’est toléré et même le public argentin attend cela. A Buenos Aires, il y a deux clubs juifs. Les supporters peuvent aller jusqu’à se lancer des savons pour dire aux adversaires qu’ils pourront se laver quand ils iront en camp de concentration... », explique t-il. Des explications qui ne calmeront pas les Bleus, impatients de recroiser la route des Argentins pour montrer comment on célèbre un succès en France.