Ce vendredi, tous les yeux seront tournés vers le Qatar en vue du tirage au sort de la Coupe du monde 2022.
Même si tous les qualifiés ne sont pas encore connus, l’évènement permettra de mettre un énorme coup de projecteur sur l’Emirat à huit mois de la Coupe du monde. A la veille de ce rendez-vous toujours très prisé, le congrès annuel de la FIFA se tient ce jeudi à Doha, avec quelques sujets sensibles. Si certains font quasiment l’unanimité, comme l’exclusion de la Russie des compétitions mondiales jusqu’à nouvel ordre, d’autre sont encore plus délicats. Il y a notamment le cas des conditions de travail des ouvriers sollicités par les chantiers des stades de la Coupe du monde, mais aussi par les « petites mains » des services de nettoyage ou de transport, qui vivent et travaillent dans des conditions extrêmement précaires.
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Devant les polémiques venues principalement d’Europe, le Qatar a tenu à soigner son image en réformant son droit du travail pour lui donner enfin un visage un peu plus humain. Mais c’est loin d’être suffisant et plusieurs fédérations ont pris la parole pour dénoncer la tenue de la Coupe du monde dans un pays qui fait venir des étrangers pour parfois littéralement les tuer à la tache. Dans plusieurs pays européens, comme le Danemark, la Belgique, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Allemagne, des actions sont prévues. Premier qualifié pour le Mondial, le Danemark a annoncé qu’il profiterait de son exposition au Qatar pour dénoncer les abus sur les travailleurs. Des sponsors se sont notamment effacés pour laisser place à des messages politiques ou des mises en avant d’ONG qui défendent le droit du travail dans ces pays. Des actions qui ne font pas vraiment trembler le Qatar, mais l’Emirat est sensible à son image, et pour ce pays en éternel chantier, cela pourrait permettre de poursuivre dans le sens des améliorations des travailleurs.
Le Graët à fond avec la FIFA
En ce qui concerne la France, L’Equipe annonce ce jeudi qu’il ne faut pas s’attendre à grand chose. La FIFA a installé un bureau à Paris depuis peu, dans l’hôtel de la Marine. Le bâtiment a été rénové pour l’occasion, permettant à l’instance mondiale d’avoir un pied à terre de luxe à Paris, pour des travaux financés en partie par… le Qatar. De son côté, Noël Le Graët, qui trouve rapidement du temps pour appeler Kylian Mbappé quand ce dernier décide de boycotter des sponsors fédéraux, n’a pas répondu favorablement aux demandes d’entretien d’Amnesty International, qui essaye de le joindre depuis des mois sur les actions à mener pour alerter sur la situation des ouvriers au Qatar. Le président de la FFF, qui est l’un des rares en Europe à être favorable à une Coupe du monde tous les deux ans, n’a aucune intention de froisser la FIFA pendant les prochains mois.