Le titre de meilleur joueur de la compétition attribué à Lionel Messi a fait couler au moins autant d’encre que le sacre de l’Allemagne. Car pour beaucoup d’observateurs, l’Argentin ne méritait pas cette distinction, en tout cas pas autant que d’autres joueurs comme Arjen Robben, James Rodriguez ou Thomas Müller. Le président de la FIFA, Sepp Blatter lui-même, s’est d’ailleurs montré « surpris » par ce choix du jury parmi lequel on retrouvait Gérard Houllier. Au centre de toutes les critiques avec les autres membres de ce jury, le Français a tenu à expliquer ce choix, et à le confirmer.
« Je comprends que cela ait surpris, parce que tout le monde ne se souvient que de la seconde mi-temps de Lionel Messi en finale. Nous, à la commission, on regarde tous les matchs, et nous jugeons qu'il a été l'homme le plus important pour son équipe, a expliqué l’ancien entraîneur de l’OL dans un entretien accordé au Monde. Il est allé en finale, ce qui est une des conditions d'attribution du trophée. En plus, Messi a été plus que décisif lors des quatre premiers matchs. En demi-finales, contre les Pays-Bas, il marque son penalty en tant que premier tireur. L'analyse prend aussi en compte le fait qu'il était capitaine d'une équipe soudée. Une formation qui a bien joué ensemble. Chose qu'on n'avait plus vue depuis longtemps en Argentine. Il a été plus que décisif dans ce collectif et sa mise en place. Pour moi, il mérite amplement ce Ballon d'or, vu qu'il a porté son équipe jusqu'en finale. » Et pour compléter son explication, le dirigeant français a même révélé pourquoi les autres prétendants à ce titre n’ont pas été choisis.
« Robben a été virevoltant et très bon, mais il n'a pas autant pesé sur le collectif. Il ne marque ni en demi-finales, ni en quarts. Même si il a provoqué un penalty en huitièmes contre le Mexique, il a beaucoup moins pesé sur le jeu de son équipe, a-t-il argumenté, avant de s'attaquer au meilleur buteur de la compétition. James Rodriguez s'est, lui, arrêté trop tôt, comme Neymar ou l'autre grand artisan de la bonne prestation de l'Albiceleste, Angel Di Maria. Di Maria aurait pu être un candidat très sérieux s'il avait pu aller jusqu'au bout, il a été excellent et très créatif. (…) Il y avait une compétition entre Müller et Messi, mais, je le répète, on s'est intéressés à l'ensemble des sept matchs. La finale a compté, mais seulement au même titre que les autres rencontres. Sur l'ensemble de la Coupe du monde, la commission était unanime pour que Lionel Messi remporte le trophée. Je pense aussi que l'opinion du public était assez « biaisée » par les plans anti-Messi des équipes adverses, qui l'ont beaucoup gêné. Pourtant, il a presque toujours réussi à s'en sortir. Après, chacun peut avoir son opinion. »