L’Allemagne a réalisé un impitoyable carton sur le Brésil avec un succès surréaliste 7-1. Il n’y avait qu’une seule équipe sur le terrain, et c’est une Mannschaft impressionnante qui valide son billet pour la finale de la Coupe du monde en sortant de manière spectaculaire le pays organisateur.
Qu’allait faire le Brésil sans ses deux stars mondiales, Thiago Silva en défense et Neymar en attaque ? C’était la clé de cette première demi-finale, ce mardi à Belo Horizonte et il ne fallait pas compter sur l’Allemagne et sa machine bien huilée pour éprouver la moindre trace de pitié. De pitié, il n’y en a eu aucune de la part de la Mannschaft, qui a réalisé une première période surréaliste pour profiter des largesses de la défense brésilienne et empocher une victoire historique, du jamais vu à ce stade de la compétition.
D’entrée de jeu, le ballon circulait proprement tandis que le Brésil, avec le pari tactique osé de faire jouer Bernard au lieu de Willian, ne parvenait pas à se trouver. Et c’était sur l’un de ses points forts depuis le début de la Coupe du monde, les coups de pied arrêtés, que la Seleçao commençait par craquer. Sur un corner au second poteau, Müller se détachait du marquage de David Luiz pour marquer du plat du pied, presque facilement (1-0, 11e). Ce but coupait littéralement les jambes des Brésiliens, qui faisait face à la furia offensive allemande. La Mannschaft ne se satisfait pas de cet avantage, et appuyait là où cela faisait mal. Sur une combinaison au coeur de la surface, Klose butait sur Julio Cesar, mais se payait le luxe de reprendre le ballon et de marquer son 16e but en Coupe du monde, dépassant ainsi le maitre Ronaldo (2-0, 23e). Il n’y avait plus qu’une seule équipe sur le terrain. Sur l’engagement, Ozil et Lahm combinaient pour un centre que Kroos reprenait comme à la parade (3-0, 24e). Dans la foulée encore une fois, même scénario avec toujours Kroos à la conclusion et un mouvement d’une fluidité impeccable à la base, fait de petites passes dans la course à l’entrée de la surface (4-0, 26e). Rien ne semblait pouvoir freiner la machine allemande, et sur une énième combinaison gagnante, Ozil trouvait Khedira derrière lui pour un plat du pied victorieux, qui passait entre les jambes de Maicon pour rentrer (5-0, 29e). 5-0 au bout de 30 minutes, du jamais vu dans l’histoire de la compétition, et autant dire que le stade, le pays, et l’équipe du Brésil étaient totalement anéanti par le déroulement de cette première période.
A la reprise, les réajustements effectués par Scolari permettaient au Brésil de réagir. Ramires (51e), Marcelo (52e) puis surtout Paulinho à deux reprises (53e) avaient l’occasion de réduire le score, et pourquoi pas offrir une deuxième période folle. Mais c’était sans compter sur un Neuer en mode muraille, et qui repoussait avec énergie toutes les tentatives. Le quart d’heure brésilien était passé, et l’Allemagne, toujours aussi assoiffée de ballons et de buts, reprenait sa domination. Un jeu léché qui était en plus efficace, puisqu’après un enchainement parfait, Schurrle profitait d’un centre de Lahm au point de pénalty pour marquer tranquillement du plat du pied (6-0, 69e). Et, cerise sur le gâteau, l’attaquant de Chelsea parachevait le succès de son équipe d’une incroyable reprise du gauche dans la première lucarne, après une remise de Müller (7-0, 79e). Abasourdi, le stade de Belo Horizonte voyait sa Seleçao quitter la compétition de manière rédhibitoire mais aussi cruelle, même si Oscar sauvait l’honneur sur un dernier ballon en profondeur (7-1, 90e). Mais les honneurs revenaient logiquement aux Allemands, au jeu collectif huilé et à la montée en puissance impressionnante dans cette compétition, cette victoire historique face au pays organisateur en étant la preuve la plus cinglante.