Pays-Bas – Espagne. Telle est l’affiche tout de même inattendue de ce Mondial 2010, avec à la clé un premier titre pour le vainqueur. Mais qui s’imposera entre la technique collective des champions d’Europe, et les individualités néerlandaises ?
Annoncée de manière un peu trop précipitée comme déclinante, la Vieille Europe a placé deux de ses représentants en finale. Mais ce ne sont pas forcément les gros bras attendus, mais plutôt les équipes qui se sont montrées les plus convaincantes sur ces derniers mois. L’Espagne, championne d’Europe en titre, sur un petit nuage depuis deux ans, défiera donc les Pays-Bas, avec ses individualités capables de faire basculer un match à tout moment. L’enjeu, le premier titre mondial pour l’un de ces deux pays, souvent placé, jamais gagnant. Pour l’heure, le doute n’est plus permis, surtout pour des Espagnols qui ont forcément le statut de favori après avoir sorti l’Allemagne en demi-finale. Mais comme souvent, à ce petit jeu, personne n’a voulu s’aventurer à endosser le rôle du gros bras.
« Ce sont deux pays qui vont essayer de gagner la Coupe du monde, il n'y aura pas plus de pression sur l'une que sur l'autre. L'Espagne a une finale très importante contre un adversaire qui a aussi mérité d'être là. Ce seront deux sélections qui pratiquent un football agréable. On a passé le stade de l'euphorie de la qualification en finale. On est conscients de ce qu'on joue, et c'est le match le plus facile pour la motivation des joueurs. Il y a tellement d'influence de l'extérieur que l'entraîneur n'a presque pas besoin de mots pour les motiver », a ainsi froidement expliqué Vicente Del Bosque, qu’on ne peut pas accuser de vouloir prolonger ce statut euphorisant avec sa mine souvent fermée.
En face, les Pays-Bas ne font dans le détail, à l’image de leur homme à tout faire Van Bommel, symbole d’une équipe certes bourrée d’individualités mais qui a jusqu’ici réussi à mettre ses « egos » de côté pour le bien du collectif. Pour le sélectionneur néerlandais, le plus sera de ne pas déjouer sur ce match que beaucoup de ses joueurs ne revivront probablement plus jamais dans leur carrière. « Je pense qu'il s'agit de la finale entre les deux meilleures équipes. L'Espagne a souvent mis la manière. Nous, nous avons gagné tous nos matches. Je mets l'accent sur le mot équipe. Ces deux formations sont très solides, font preuve de stabilité. Nous avons battu le Brésil, l'Espagne a battu l'Allemagne. Seules des équipes solides pouvaient réussir cela. Nos équipes ont des styles différents mais elles ont aussi des points communs comme leur maîtrise des matches lors de ce Mondial. Les deux équipes partent sur un même pied d'égalité : aucun joueur n'a jamais joué un match aussi important que celui-là. Mes joueurs savent ce qu'ils devront faire. Mais globalement, je leur dirai de rester eux-mêmes. D'oser... Nous devons rester nous-mêmes, conserver notre style. Miser sur nos points forts. Je respecte beaucoup l'Espagne qui est la meilleure équipe de ces dernières années. Mais je n'ai pas peur », a prévenu Bert Van Marwijk, qui sait qu’à la technique collective des Espagnols, son équipe pourra opposer sa maîtrise des coups de pied arrêtés, et son art de jouer en contre. Une opposition de style qui a tout de même de l’allure.