Le grand débat de cette période préparatoire est tactique. Le départ de Lassana Diarra a forcé Raymond Domenech a changé ses plans, et cela semble un véritable déclic pour beaucoup de joueurs.
Si défensivement, l’absence d’un deuxième milieu récupérateur a laissé apparaitre quelques failles face au Costa-Rica, notamment en raison de ce changement inhabituel, le changement de visage de l’équipe de France sur le plan offensif en valait bigrement le coup. En pure logique, la présence d’un joueur supplémentaire dans le camp adversaire, de joueurs ayant plus de solutions sur les ailes, a amené un jeu enfin face au but adversaire, ce qui était devenue une denrée rare depuis le départ à la retraite de Zinedine Zidane.
Alors, ce système qui devait certainement trainé dans un coin de la tête de Domenech depuis quelques temps, n’a été travaillé qu’à quelques reprises à Tignes, mais a déjà séduit le public dans un premier temps, et la plupart des joueurs également. Yoann Gourcuff fait partie de ces joueurs qui revivent dans cette organisation, puisque cela lui permet enfin de lancer et d’accompagner les actions, un rôle qu’il avait déjà à Rennes, son club formateur.
« Dans le jeu, il y a eu du mieux. Il y avait beaucoup de mouvements autour du porteur du ballon, ce qui n’avait pas été le cas lors des derniers matches de l’équipe de France. Là, celui qui avait le ballon avait deux ou trois possibilités. Un vrai confort. On a essayé de bouger. On a redoublé les passes pour étirer le bloc et permettre à Franck (Ribéry) de profiter des espaces. On a pris notre temps. Ces derniers matches, on avait tendance à jouer un peu long. Là, au milieu, on a fait beaucoup de passes, à deux ou trois touches de ballon. Cette façon de faire a permis de trouver de bons intervalles. Avec Florent (Malouda) et Jérémy (Toulalan), on s’est beaucoup parlé avant le début du match. Il faut communiquer lorsqu’on se trouve à trois au milieu… », a rappelé Yoann Gourcuff, qui avait jusqu’ici plutôt l’habitude d’être en surnombre dans ce secteur de jeu, avec les Bleus comme avec le 4-5-1 bordelais, mais qui sait que le revers de la médaille sera le travail défensif supplémentaire à faire, sous peine d’exploser en vol au Mondial.
« Lors de la Coupe du monde, ce sera différent et plus dur. Et il y a encore beaucoup de réglages à effectuer. Il faut jouer plus haut, exercer le pressing et accompagner l’attaquant. Défensivement, il faut qu’on coordonne mieux nos mouvements », a demandé le milieu de terrain bordelais, qui sait que même si le nouveau système tactique fait l’unanimité, le fait qu’il n’ait jamais été mis en place chez les Bleus incite à la prudence.