Les transferts sont montés trop hauts ces dernières années, avec en symbole les 222 ME payés par le PSG pour Neymar. Avec la crise sanitaire et financière, c'est terminé pour un bon bout de temps.
A l'heure où le monde du football se demande comment et surtout quand les matchs vont pouvoir reprendre, les joueurs, supporters clubs, agents ou diffuseurs savent bien que la reprise impliquera d’énormes modifications. Le monde du football, qui courait vers l’avant avec des sommes toujours plus folles à l’image du montant des transferts ou des droits télés, va subir un énorme coup de frein, jamais vu dans son histoire. Dans son analyse de la situation, cet analyste annonce que les montants délirants parfois lâchés pour des joueurs en Angleterre, en France ou en Espagne vont cesser d’exister pour un bon moment, et permettre ainsi à ce sport de revenir à des sommes plus conformes à la réalité.
« La bulle générée par la signature de Neymar au PSG va éclater. L’inflation des transferts observée après l’opération de Neymar au PSG sera un souvenir lointain. Il sera difficile de revoir ces investissements. On ne verra plus cent millions pour un Dembelé. Le CIES a récemment estimé une perte de valeur des joueurs d’au moins 30%. Si tous les clubs doivent revoir leurs comptes, nous verrons difficilement ces niveaux de dépenses. Le football européen a atteint 21 milliards de chiffre d’affaires. En 2000, il dépassait un peu plus de 11 milliards. Certains clubs, comme le Real Madrid ou Barcelone, ont multiplié par dix leur facturation. Le secteur continuera de croître, en particulier parmi les cadors d’Europe, bien que plus lentement que par le passé », a fait savoir l’économiste italien Marco Bellinazzo, sur les pages de « Il sole 24 ORE ». S’il est impossible d’imputer au seul transfert de Neymar l’inflation du monde du football, il est évident que l’achat du brésilien par le PSG pour 222 ME, soit plus du double du plus gros transfert de l’histoire avant cela (105 ME pour Paul Pogba par Manchester United), a débouché sur une surenchère vertigineuse. En trois ans, sept joueurs ont été transférés pour plus de 100 ME, contre un seul auparavant. Une bulle qui explose donc, et devrait ramener tout le monde sous la barre des 100 ME même si, en dépit de la crise économique, certains géants d’Europe ont encore les poches bien pleines.