Bruno Roger-Petit n’est pas du genre à emboiter le pas de tout le monde, juste pour le plaisir d’être du bon côté du manche. Evoquant l’affaire des éventuels matches truqués en Ligue 2 la saison passée, BRP a évoqué essentiellement celui entre Nîmes et Caen. Et pour lui toutes les critiques qui tombent sur les deux formations sont juste stupides et viennent de gens qui ont parfois la mémoire courte.
« Au vu des éléments connus, et sous réserve de surprises futures, la rencontre Caen-Nîmes , éventuellement arrangée, n'avait pour d'autre but que de préserver l’intérêt réciproque des clubs, de s'assurer la maitrise de leur destin, au détriment d'autres clubs dont le sort dépendait de Nîmes et Caen. Ce n'est pas fair-play, on en convient, mais compte tenu de ce que cela n'aurait pas donné lieu à des manipulations destinées à prendre de l'argent au passage, est-ce vraiment indigne ? En vérité, il faut bien dire les choses comme elles sont : quiconque aurait été à la place des deux présidents et dirigeants des clubs de Nîmes et Caen aurait eu la même tentation, le même comportement. Il est dans la logique du sport que de flirter, comme toute activité humaine, avec la ligne jaune de l'interdit. On citera ici l'exemple du fameux Autriche/RFA de 1982, match de Coupe du Monde visiblement arrangé entre les deux équipes pour éliminer une équipe d'Algérie qui s'était mise dans une situation où elle n'était plus maitresse de son destin. C'était injuste et insupportable, mais inévitable (…) Il y a beaucoup d'hypocrisie dans cette affaire. De tous côtés. Car des matchs de ce type, le football en a vu et revu depuis que les compétitions existent. Chacun maitrise son destin comme il peut, y compris en allant jusqu'à flirter avec la ligne jaune, voire la mordre si besoin est. En l'état des connaissances, on peut dire que Caen-Nîmes ne serait pas un match truqué, mais un match arrangé. On veut ici marquer la nuance (..) On rappellera ici que l'on se demande encore si une équipe française de Ligue 1 n'a pas fait exprès de perdre le dernier match d'une saison, il y a quelques années, parce que sa défaite empêchait un rival honni de devenir champion de France, le tout en faveur de son vainqueur du soir ? Pour l'équipe flouée de la Ligue 1 d'il y a quelques années, comme pour les concurrents de Nîmes ou Caen en 2014, ou l'équipe d'Algérie en 1982, la leçon est la même : si l'on ne veut pas dépendre des autres, et des tentations d'arrangements potentiels que cela peu générer, il faut se donner les moyens de maitriser son destin de bout en bout, être compétitif et intouchable. C'est respecter la logique même du sport que de rappeler cette loi ontologique à toute compétition. La meilleure façon de gagner, c'est encore la sienne », fait remarquer, sur le site du Figaro, Bruno Roger-Petit histoire de remettre les pendules à l’heure.