Au rythme où vont les choses, certains clubs français ne seront plus en mesure de recruter d’ici quelques saisons. La faute à des budgets de plus en plus serrés qui obligent même les dirigeants à se séparer de leurs meilleurs joueurs sans pour autant les remplacer. Résultats des courses, hormis le Paris Saint-Germain et Monaco, les effectifs de Ligue 1 s’affaiblissent pendant que les finances restent dans le rouge. Mais une solution jusqu’ici interdite en France pourrait aider les clubs français à recruter sans avoir à se ruiner : la copropriété.
Ce sera d’ailleurs le sujet de plusieurs réunions cette semaine entre l’Union des clubs professionnels (UCPF), l’UASF (syndicat des joueurs) et la Fédération Française de Football. Le principe ? Partager les frais pour l’achat d’un joueur avec une tierce société, ce qui allège la note au moment du paiement pour les clubs. Si ce procédé est plutôt monnaie courante en Amérique du Sud, ainsi qu'Espagne ou au Portugal, il représente toujours un sujet tabou au niveau des instances françaises, comme le rappelle Valérie Fourneyron à RMC : « On ne sait plus parfois à qui appartiennent les joueurs. Est-ce qu’il appartient au club, à une société filiale, voire parfois à une personne ? ». La Ministre des Sports soulève le problème de fond de cette idée : une sorte de trafic d’être humain, que Michel Platini souhaite interdire à l’échelle européenne.
Mais sur le plan sportif, inutile de préciser que la copropriété serait accueillie comme une bouffée d’oxygène par certains clubs en grande difficulté financière : « En un mot, je suis pour le financement par des tierces parties sous réserve qu’on connaisse exactement le propriétaire des fonds qui finance l’acquisition des joueurs. (…) On ne peut pas avoir une règle dans un pays et une autre dans un autre pays, car on est dans une même compétition », se plaint Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais. D’autant que des joueurs français sont, ou ont été concernés par cette pratique. On pense notamment à Eliaquim Mangala dont Porto partage les droits avec la société d’investissements Doyen, avec qui Monaco a également négocié pour le transfert de Geoffrey Kondogbia. Car il faut savoir que ce système complique la revente d’un joueur puisque celui-ci appartient à deux parties différentes. Reste à savoir si le football français est prêt à franchir ce cap moral…