L’accord trouvé de gré à gré pour obtenir l’ensemble des droits TV du football français jusqu’à la fin de la saison n’a pas du tout calmé Canal+.
Avant cette solution d’urgence qui a permis de limiter la casse et de solliciter le diffuseur historique du football français pour une petite mais vitale rallonge, la chaine cryptée avait de nouveau attaqué la LFP en justice pour plusieurs raisons. Ainsi, comme le rappelle L’Equipe, trois procédures sont actuellement en cours. Même si les jugements peuvent encore prendre du temps à être prononcés, cela permet à la chaine du groupe Vivendi de maintenir la pression sur la Ligue, alors que les droits TV vont devoir être de nouveau négociés à la fin de la saison.
En premier lieu, Canal+ conteste l’appel d’offres de la Ligue effectué en janvier dernier, et qui ne remettait pas en vente la totalité des lots, laissant la chaine payer à la hauteur de son ancien contrat. Malgré l’accord trouvé, et le prix riquiqui conclu pour reprendre les 80 % des rencontres diffusées par Téléfoot, Canal a maintenu sa plainte. Ensuite, c’est devant l’Autorité de la concurrence que la LFP va devoir répondre, Canal+ ayant attaqué la Ligue pour « abus de position dominante » avec cet appel d'offres jugé comme forcé et injustifié. Enfin, la chaine dirigée par Maxime Saada n’oublie pas la procédure lancée en 2019, quand la LFP avait été obligée de décaler de nombreux matchs en raison des manifestations des gilets jaunes. Canal+ s’était senti floué en diffusant des rencontres en semaine à des horaires moins avantageux, et réclame tout de même 46 ME de compensation.
Une énorme réduction pour Canal+ ?
Pour le moment, pas de quoi tendre les relations entre Canal+ et Vincent Labrune, qui discutent toujours en vue de la saison prochaine. Mais si la justice venait à donner raison à Canal sur la première plainte, et annulait donc le contrat signé par la chaine cryptée sur les droits TV des trois prochaines années, alors l’appel d’offres pour la période 2021-2024 serait total, et Canal+ pourrait aisément faire encore baisser les prix devant la faible concurrence actuelle.