La fin est proche pour Téléfoot, et la totalité de la rédaction de la chaîne sportive va être limogée. Mediapro a de quoi financer ce qui ressemble à un incroyable scandale.
Si près si loin. Il y presque deux mois jour pour jour, c’était le 21 octobre précisément, à l’occasion d’une conférence de presse durant laquelle il s’était montré assez agressif, Jaume Roures, patron de Mediapro, avait lancé à ses interlocuteurs que Téléfoot n’était pas en danger et allait tranquillement continuer sa route dans le paysage audiovisuel français. « Notre projet était pour quatre ans. Nous le maintenons. On savait qu'il ne serait pas rentable dès la première année. On savait qu'on aurait pas des millions d'abonnés dès le premier jour. On se tient à ce projet », avait affirmé le patron du groupe sino-espagnol. Deux mois plus tard, Téléfoot s’apprête à fermer ces portes au plus tard fin janvier, et ce sont les salariés de cette chaîne qui vont payer les pots cassés d’un projet surréaliste qui avait réussi à convaincre les dirigeants de la Ligue de Football Professionnels et des clubs de Ligue 1. Depuis 48 heures, les journalistes de Téléfoot ne se privent pas de dire en direct à l’antenne tout le mal qu’ils pensent de leur patron, mais également du tribunal de commerce de Nanterre et de la LFP. Et mercredi soir, il y a même eu une minute de silence lors du début des matchs du multiplex de Ligue 1.
Car c’est désormais acquis, tout le monde va être licencié. Et Capital confirme que les 45 journalistes de Téléfoot vont devoir trouver un job ailleurs après avoir tenté l’aventure Mediapro. « La société qui édite la chaîne, Mediapro Sport France, va lancer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour licencier ses salariés. Là encore, la chaîne a assuré avoir “réservé une enveloppe budgétaire” pour payer leurs indemnités. Sans cela, les salariés auraient eu droit au minimum légal financé par l’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés) », précise le média économique, affirmant que Mediapro avait dans sa trésorerie de quoi régler cette ardoise sociale. Il n'aurait plus manqué que ce soit le contraire !