L'avenir du contrat liant la LFP à Mediapro semble compromis, et du côté de Canal+ on se prépare à l'assaut. Mais la chaîne cryptée hésite sur le prix à offrir pour la Ligue 1.
Sauf miracle, venu de Chine ou d’ailleurs, la présence de Mediapro dans le paysage audiovisuel français risque de ne pas survivre à 2020. Bien évidemment, on ne peut se réjouir de la fin déjà presque annoncée de Téléfoot, les équipes mises en place n’étant pour rien dans la manière désastreuse dont Jaume Roures a traité le football français. Mais pour la chaîne sportive lancée à l’arrache au cœur de l’été, l’écran devrait bientôt être noir, la Ligue de Football Professionnel, version Vincent Labrune, n’ayant pas pour vocation d’offrir à Téléfoot le droit de diffuser la Ligue 1 sans rien payer, ce qui est le cas actuellement. Mais une fois que l’on a dit cela, il faut savoir qui pourra rapidement diffuser le championnat de France, et c’est là que les regards se tournent vers Canal+. Car la chaîne historique de la Ligue 1 en France semble être la seule à pouvoir reprendre tout ou partie des matchs de L1, BeInsports ne souhaitant pas repartir en guerre avec C+.
Cependant, au sein même de Canal+, on hésite encore à la proposition financière qui pourrait être soumise à la LFP pour reprendra la Ligue 1. Entre le désir de ne pas exploser le budget et celui d’aider la Ligue 1 à être compétitive, C+ se pose des questions au plus haut niveau. « Toute la question est de savoir quelle va être la stratégie mise en place par les acheteurs de droits. Il y a deux scénarios possibles. Soit ils vont vouloir maximiser leurs profits et récupérer les droits au rabais. Soit ils doivent attirer des abonnés sur un contenu compétitif et donc éviter de trop faire chuter le prix des droits, au risque que la L1 devienne un championnat de seconde zone. Chez Canal+, la rumeur dit que deux camps s'affrontent. Celui de Maxime Saada, qui prône un maintien de la compétitivité du football en se positionnant à un prix quasi similaire à celui de 2016 à 2020. Et celui de Vincent Bolloré (PDG de Vivendi) qui souhaite dépenser le moins d'argent possible et prendre une Ligue 1 au rabais », explique, sur le site du Point, Pierre Rondeau, coordinateur de l’Observatoire du Sport, et spécialiste de l’économie du sport et des médias. Les prochaines semaines s'annoncent succulentes et dignes d'une série de Netflix.