Faute du paiement par Mediapro de l'échéance d'octobre, des clubs de Ligue 1 ne peuvent actuellement pas payer les salaires des joueurs et du personnel. La LFP doit vite réagir.
Si les dirigeants du football français avaient prévu de carburer au Champagne cette saison grâce à la pluie d'or que Mediapro devait déverser sur le football français, il est rapidement temps de sortir du Champomy. Car le brutal revirement de situation dans ce deal frappe avec une violence inouïe la Ligue 1 et la Ligue 2, où les choses n'étaient guère reluisantes suite à l'impact de l'épidémie de coronavirus. Et si la LFP fait tout pour éviter le pire, à savoir une faillite totale, notamment en faisant appel à un prêt, du côté des clubs on commence à s'affoler car dans moins d'une semaine il faudra verser les salaires des joueurs et des membres du personnel. Et pour certaines équipes, cela sera impossible. Tout simplement.
Se confiant dans Le Monde, Philippe Caillot, président délégué d'Angers, qui n'est pas le club le plus dépensier de Ligue 1, tire le signal d'alarme pour le SCO mais également pour les autres formations de l'élite. « A Angers, les droits télé représentent plus de 80 % du budget, et je pense que c’est à la même hauteur dans tous les clubs. Le reste, ce sont les partenaires qui nous sont restés fidèles, et la billetterie, qui est à zéro en ce moment. Donc le problème économique est simple. Le versement de la Ligue devrait avoir lieu en cette fin de semaine, ce vendredi 16. On nous dit : « On va vous payer 30 % de ce qu’on vous doit, et on espère vous verser le reste à la fin du mois. » Sauf que nous, on a des salaires à payer à partir du 20 octobre, et il n’y a pas que les joueurs : il ne faut pas oublier tout le club derrière. Aussi bien en administratif qu’avec les joueurs professionnels, on a une masse salariale importante. Et la seule réponse qu’on nous donne, c’est : « Prenez ça, le reste on verra ». A Angers, on a la réputation d’être un club bien géré, on n’est pas endettés, et on connaît des difficultés. Donc j’imagine pour les clubs qui connaissent davantage d’ennuis, qui ont par exemple fait un escompte sur leurs potentiels gains des droits télé… leur situation doit être catastrophique. Et la quasi-totalité des clubs est concernée », prévient le dirigeant angevin, qui espère qu'une solution de dépannage sera rapidement mise en place. Sinon, la situation risque de vite tourner au naufrage total.