24 heures après la conférence de presse de son patron, censée rassurer le football français, Mediapro inquiète de plus en plus et un signal est passé au rouge.
« Mediapro ce n’est pas quatre mecs et une fille dans une chambre, on existe depuis 25 ans, et il y a 7.000 personnes qui travaillent pour nous », avait lancé Jaume Roures, mercredi en conférence de presse histoire de montrer que son groupe pesait lourd. Mais ces propos ne changent rien à la donne, Téléfoot n’existe encore que grâce à une procédure de conciliation initiée par Mediapro devant un tribunal de commerce. Sinon, faute de paiement des droits TV de la Ligue 1, la chaîne lancée en août serait déjà au tapis. Ce jeudi, un nouveau voyant est passé au rouge pour la société sino-espagnole puisque le cabinet Moody’s, énorme société américaine côté à New-York et spécialisée dans la gestion des risques financiers et l’analyse, a décidé de dégrader encore une fois la note de Mediapro. Désormais, le détenteur de droits de notre championnat de football est classé en Caa1 annonce le magazine Capital.
Pour les béotiens, cela ne veut pas dire grand-chose, mais dans la nomenclature de Moody’s cela signifie que la dette de Mediapro est considérée comme étant « à risque élevé » et « de très mauvaise qualité », les crans en-dessous étant « ultra spéculatif », « En défaut avec quelques espoirs de recouvrement », « En défaut sélectif » et enfin « En défaut ». Selon Capital, la situation est presque insoutenable pour Mediapro. « L’agence pointe une liquidité "fragile". La trésorerie ne s'élevait qu'à 143ME à fin juin. Elle a ensuite été largement dilapidée par le premier versement de 172ME à la LFP effectué le 6 août. Bref, l'espagnol n'a pas en caisse de quoi payer ni les 172ME dûs à la LFP le 5 octobre, ni les 150ME dûs le 5 décembre (...) Mediapro doit faire face à moult dépenses incontournables : il doit débourser 25ME tous les six mois pour rembourser une partie de sa dette, et son fonds de roulement est négatif. Les clauses de ses crédits bancaires lui imposent aussi de toujours avoir en caisse au minimum 60ME, faute de quoi les crédits deviennent immédiatement exigibles », précise le média économique. De quoi donner des sueurs froids aux dirigeants des clubs de Ligue 1, qui ne pourront pas empiler les crédits pendant un an.