Incapable de payer la dernière échéance des droits TV de la L1 et probablement pas plus en mesure de régler celle de décembre, Mediapro veut répondre à ceux qui critiquent son travail.
Alors que l’on pourrait attendre un peu de discrétion de la part de Mediapro, qui a planté un sacré coup de couteau dans le dos du football français en refusant de payer l’échéance de 172ME prévue début octobre et en fera de même en décembre, c’est l’inverse qui se produit. Après une conférence de presse lunaire de Jaume Roures, qui a réclamé un prix réduit de la part de la Ligue de Football Professionnel pour cette saison 2020-2021, ce sont les deux responsables de Mediapro France qui cette fois s’expriment dans Le Monde. Il s’agit pour eux de répondre à ceux qui accusent le groupe sino-espagnol d’avoir fait n’importe quoi et de faire peser un risque énorme sur la Ligue 1 et la Ligue 2 et sur les sociétés qui produisaient la diffusion de ces rencontres.
Pour Julien Bergeaud et Jérémie Roudaire, l’heure est venue de faire face aux critiques notamment des sociétés qui produisaient les matchs et qui n'ont pas manqué de fustiger l'attitude de Mediapro. « Il n’est jamais simple de remettre en cause un statu quo. En devenant le principal diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2, Mediapro a suscité l’ire de deux acteurs qui se partageaient historiquement la majeure partie de l’industrie de la fabrication de l’image télévisuelle en France (...) Les moyens technologiques de production utilisés par Mediapro sont parmi les plus modernes au monde. Le groupe continue d’investir en moyenne 50ME par an dans son activité de production de services audiovisuels, afin de garantir que nos équipements soient à la pointe de la technologie, et qu’ils intègrent toutes les nouvelles fonctionnalités et innovations disponibles sur le marché. Ils sont employés sur de nombreux événements sportifs ou non, partout dans le monde (...) Ce n’est pas une coïncidence si les professionnels du groupe Mediapro produisent actuellement les championnats organisés par 15 ligues de football dans le monde, sans pour autant en détenir les droits de diffusion dans la plupart des cas. Citons la Liga en Espagne, la Serie A en Italie, la Jupiler League en Belgique, mais il en est de même par exemple au Chili, au Qatar, ainsi qu’au Canada où nous détenons également les droits du football masculin et féminin. Ce n’est pas non plus un hasard si les professionnels du groupe Mediapro ont été choisis par l’UEFA (Union des associations européennes de football) pour produire le Final 8 de la Champions League à Lisbonne en août. S’ils l’ont été, c’est grâce à leur expertise, et à la qualité maintes fois démontrée de leurs prestations », expliquent les deux responsables, sans toutefois dire ce que Mediapro aurait fait si aucun de ses clients n’avaient payé la facture.