La non-solvabilité de Mediapro a mis les clubs de Ligue 1 dans une crise sans précédent, eux qui n’avaient pas besoin de ça en cette période de pandémie.
En plus de ne plus être en mesure d’accueillir du public, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ne peuvent pas compter sur les rentrées d’argent liées aux droits télévisuels depuis le mois de septembre. Un scénario cauchemardesque pour le foot français, qui attend avec impatience le résultat de l’appel d’offres lancé le 19 janvier par la LFP. Au début du mois de février, les clubs professionnels verront peut-être le bout du tunnel, à condition que des diffuseurs se positionnent pour récupérer les lots laissés vacants par Mediapro. Si par malheur, personne ne venait à faire d’offres suffisamment attractives aux yeux de la LFP, l’instance pourrait alors se trouver en cessation de paiement et donc dans l’incapacité de payer les clubs selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport interrogé par La Nouvelle République.
« La manière dont la Ligue relance ce nouvel appel d’offres n’est pas extrêmement pertinente. Certes, il y a une obligation de faire très vite. Mais il faut être honnête : lancer un appel d’offres sur trois ans et demi, revient à inviter un diffuseur à s’engager avant tout pour les six mois qui viennent, au cours desquels les matchs vont avoir lieu à huis clos, avec, donc, un spectacle dégradé. C’est compliqué de se positionner. En plus, la Ligue exige que l’ensemble des droits pour la saison en cours soit payé pour le 5 février, car elle a un besoin d’argent urgent. Cela va donc refroidir un peu plus les potentiels diffuseurs intéressés. Les clubs sont donc dans une situation très compliquée, mais finalement, ils n’ont pas encore vu le désastre, car la Ligue a justement contracté un prêt de 120 M€ et également obtenu 64 M€ de Mediapro – sachant que 36 M€ doivent encore suivre début 2021 – pour verser provisoirement les droits TV aux clubs » explique l’économiste. De son côté, le média précise qu’un scénario menace : celui dans lequel la LFP serait en cessation de paiement en février en l’absence d’un nouveau diffuseur solvable. « Ce serait catastrophique. Mais cela peut s’imaginer » conclu Jean-Pascal Gayant, totalement alarmiste. D'autant qu'en assignant la LFP en justice, Canal+ confirme que rien ne sera épargné au football français.