Téléfoot vivant ses dernières semaines, Canal+ peut tranquillement regarder la panique installée au sein des clubs de Ligue 1 en attendant d'offrir un prix au rabais.
En 2008, lorsqu'à la surprise générale la Ligue de Football Professionnel avait annoncé que 80% des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 étaient cédés à Mediapro et qu'au total la totalité du contrat représentait plus d'un milliard d'euros par saison jusqu'en 2024, Maxime Saada, patron de Canal+ avait prévenu tout le monde que l'offre de Jaume Roures était intenable. A l'époque, le responsable du diffuseur historique de la Ligue 1 était passé pour un mauvais perdant qui ne digérait pas d'avoir perdu son produit d'appel, et lorsque Canal+ avait racheté les matchs de BeinSports pour 330ME, nombreux qui étaient ceux à ricaner. Mais désormais Maxime Saada ne fait plus rire personne, car c'est lui qui détient l'avenir du football français dans ses mains.
Pour l'instant, la chaîne cryptée n'a pas fait d'offre formelle pour succéder à Téléfoot. Et tout laisse à penser qu'elle ne bougera pas aussi vite que les clubs l'espèrent. Pour Pierre Maes, spécialiste des droits TV et auteur de auteur du livre Le business des droits TV du foot - Enquête sur une bulle explosive, Maxime Saada est désormais le maître du jeu. « Canal+ va y aller et ne va pas rater cette occasion de corriger le marché, qui s'est emballé depuis 2012, avec l’arrivée de BeInSports, de Altice-RMC en 2015, et de Mediapro en 2018. Cette concurrence effrénée entre quatre opérateurs a poussé les prix vers des niveaux tout à fait hors sol. Aujourd'hui, Canal sait exactement le nombre d’abonnés que le foot lui rapporte, donc ils savent exactement ce qu’ils peuvent mettre sur la table. Ils parlent de 500-600 millions d’euros. Vu que le foot français n’est plus dans une situation de concurrence à quatre, et que Canal est en train de réinstaller une situation de monopole, c’est C+ qui va fixer le prix. Canal+ a l’occasion de corriger le marché, ils ne vont pas passer à côté, ça c’est sûr », prévient, sur RMC, Pierre Maes.