Le récent appel d’offres des droits TV a débouché sur une énorme surprise, avec la victoire quasiment totale d’Amazon, qui a récupéré le lot anciennement propriété de Médiapro.
C’est donc 80 % de la Ligue 1 que le géant américain du commerce en ligne et de la livraison va diffuser dès la saison prochaine. Canal+, associé à BeIN Sports, était pourtant certain de pouvoir tout rafler, et appréciait clairement de tenir le football français dans la paume de sa main. Vincent Labrune, loin de vouloir dénigrer la chaine cryptée, a tout de même reconnu que le partenaire historique du football français l’avait joué un peu relax comme dirait le regretté Jacques Villeret.
« Les dirigeants de Canal+, pour des raisons qui leur sont propres, ont fait le choix d'attendre. Ils ne sont pas les seuls responsables. Ils ont aussi attendu que beIN se mette en action et la décision de l'Autorité de la concurrence. Ils ont tiré un peu sur la corde en termes de calendrier et ils ont pris un risque. Mais je n'ai pas le sentiment que les clubs étaient revanchards. Canal+ n'a pas laissé tomber le foot français, mais a peut-être été frileux dans la dernière ligne droite », a avoué Vincent Labrune dans un entretien à L’Equipe. Un excès de confiance de la part de Canal+, pendant qu’Amazon avançait son arrivée sur le territoire des droits TV avec cette opportunité. Et au final, deux offres qui n’avaient clairement pas la même valeur financière aux yeux des clubs français. Le choix a donc été vite fait, ce qui explique l’unanimité de la décision.
« Qu'est-ce qui manquait à l'offre commune de Canal + et beIN Sports pour être retenue ? 60 millions ! On l'a dit depuis neuf mois : on est dans une situation financière dramatique. Le football aujourd'hui, c'est la sidérurgie il y a quarante ans. On est exsangues financièrement, tout le monde le sait. 60 millions d'euros d'écart, soit 180 millions sur trois ans, pour des clubs qui ne savent même pas comment ils vont finir l'exercice, c'est beaucoup d’argent. Dans la situation où se trouvent les clubs, il était difficile d'expliquer que 60 millions garantis de plus par an, c'était moins bien que 78 millions hypothétiques, comme le proposait Canal +. Sur 600 millions d'euros de droits, ça fait quand même un écart de 10 %. », a prévenu Vincent Labrune, pour qui il ne faut absolument pas penser à un complot anti-Canal+, mais simplement admettre qu’une proposition était meilleure que l’autre.