Les diffuseurs veulent-ils se tuer entre eux ? A cette question, on peut désormais répondre oui. Car en multipliant les canaux payants pour recevoir les matchs de football, ils ouvrent la porte en grand aux pirates, qui eux se frottent les mains. L'IPTV est devenue une mine d'or.
Pour les amateurs de football, la saison 2020-2021 avait déjà été chaotique avec le passage météorique de l’éphémère chaîne Téléfoot. Et avec l’attribution d’une partie importante des droits TV de la Ligue 1 à Prime Video, il a fallu ajouter une nouvelle application, car évidemment la chaîne du géant américain n’est pas distribuée sur Canal+ ou d’autres opérateurs. Pour résumer, afin de suivre la Ligue 1, la Coupe de France, les trois coupes européennes et les championnats du Big 5 cette année, il faut donc Amazon, Canal+, RMC Sport, Beinsports et Eurosport. Cinq chaînes différentes qui sont toutes payantes. Pour la C1 et les championnats européens, les abonnés de Canal+ auront droit aux matchs diffusés par la chaîne du groupe Bolloré et du média qatari, malgré le procès en cours entre les deux partenaires pour les deux matchs de Ligue 1.
Mais ce mercredi, Canal+ a informé ses abonnés par satellite de la disparition totale et définitive des chaînes de RMC Sport dans un mois. Les deux médias ont pourtant récemment signé un accord qui permet à RMC de diffuser en même temps que C+ deux affiches de Ligue des champions, ainsi que la totalité de la Premier League. Mais, RMC aura également en exclusivité les matchs de la Ligue Europa, où on verra cette saison l’OM et l’OL, et également la Ligue Europa Conférence, tandis que Canal+ et W9 diffuseront le meilleur match de la C3. Et suite à la fin de la diffusion sur My Canal, il faudra donc passer par l’application de RMC, et ajouter un abonnement. A cet petit jeu-là, c’est le piratage via IPTV qui va réussir un bénéfice record. Même si régulièrement les patrons des chaînes concernés viennent se plaindre des pertes engendrées par ce business illégal, le morcellement des offres est une excellent publicité pour ces services qui moyennant moins de 100 euros par an offrent à peu près toutes les rencontres de football du monde. 100 euros, ce n’est pas loin de ce qu’il faudra payer par mois pour regarder le football européen en France.