Canal+ n'envisage pas de racheter les droits de la Ligue 1 en cas de faillite ou de rupture de contrat entre la LFP et Médiapro. Une annonce qui fait mal.
Mediapro dans le rouge dès le deuxième versement prévu des droits TV, le football français tremble logiquement. Le contrat signé avec l’entreprise sino-espagnole ne pourra probablement pas aller à son terme, sachant que le groupe audiovisuel doit lâcher quasiment 800 ME par an pour diffuser la Ligue 1, et qu’il entend désormais négocier pour voir ce montant à la baisse. La catastrophe se précise, surtout avec les dernières révélations du patron de Canal+. La chaine cryptée est désormais vue comme la solution de repli pour permettre de récupérer un montant raisonnable si le contrat avec Médiapro devait être dénoncé prochainement. Mais du côté de Maxime Saada, qui peut bien évidemment bluffer pour faire baisser le prix, l’actualité n’est pas du tout de récupérer des droits et de lâcher encore de l’argent. Pour lui, Canal+ n’a pas perdu d’abonnés malgré le passage de 80 % des matchs sur Téléfoot, et l’argent économisé lors de l’appel d’offres a déjà été utilisé, notamment pour récupérer la Ligue des Champions. Résultat, pas question de miser gros en pleine saison sur la Ligue 1.
« En réalité, l’arrivée de Téléfoot ne nous a pratiquement pas fait perdre d’abonnés lors de cette rentrée. Par ailleurs, nous avons réinvesti une large partie des sommes initialement consacrées à l’appel d’offres Ligue 1. Nous avons racheté un lot clé de cette compétition à beIN avec lequel nous avons également signé un accord de distribution exclusif. Nous avons investi dans Disney + et dans la Ligue des champions qui reviendra chez nous la saison prochaine avec, pour la première fois, les deux plus belles affiches de chaque journée. Elle viendra compléter une offre sport riche de Ligue 1, de Top 14, de Formule 1, de MotoGP, de Premier League, de golf, de boxe, etc. Cette stratégie fonctionne et il n’est pas question de faire plonger Canal+ dans le rouge en réinvestissant à perte dans le football », a expliqué Maxime Saada dans un long entretien au journal Les Echos. Une sortie qui risque de donner quelques sueurs froides à Vincent Labrune et aux présidents des clubs, pour qui Canal+ pouvait se présenter en sauveur du football français.