En achetant les droits TV des compétitions européennes à partir de 2024-2025, Canal+ a réalisé un investissement énorme. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour le football français dans la mesure où la chaîne cryptée, après cet effort important, risque de ne pas miser gros sur la Ligue 1.
Canal+ a frappé fort. En début de semaine, le chaîne cryptée a promis 480 millions d’euros par saison pour acquérir les droits des compétitions européennes à partir de 2024-2025. Soit une augmentation de 25% par rapport à la période en cours. C’est dire à quel point Canal+ souhaitait absolument remporter cet appel d’offres qui concernait la Ligue des Champions, la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence. A croire que ces tournois représentent des valeurs essentielles dans la stratégie de la chaîne, contrairement à la Ligue 1…
Très très heureux pour nos abonnés et nos équipes et très fier d’annoncer que @canalplus vient de remporter la diffusion de l’intégralité de la @ChampionsLeague de l’ @EuropaLeague et de la @UEFAConference_ pour 2024-2027. #historique #thebestisyettocome pic.twitter.com/NGAQgTiLcB
— Maxime Saada (@maxsaada) June 29, 2022
Car après un tel investissement, il est difficile d’imaginer Canal+ miser gros sur le championnat français lors de l’appel d’offres prévu l’année prochaine. La Ligue de Football Professionnel aimerait revenir aux montants négociés avant le fiasco de Mediapro, à savoir 750 millions d’euros. Mais sans la bonne volonté de Canal+, dont les relations avec l’instance restent tendues, les droits TV français auront du mal à décoller. D’autant que la concurrence ne sera pas forcément au rendez-vous.
La LFP peut presque faire une croix sur beIN Sports, beaucoup moins dépensier qu’auparavant et désormais allié de Canal+. Il ne faudra pas non plus s’attendre à une bonne surprise du groupe Altice (RMC Sports) qui n’a plus les moyens de se placer pour ce genre de compétition. Quant à la plateforme DAZN et aux chaînes publiques, aucune offre ne devrait être transmise. Il resterait alors l’actuel diffuseur Amazon. Mais sa victoire au dernier appel d’offres ressemble plus à une opportunité saisie.
Amazon, un acteur incertain
Le géant de l’e-commerce ne s’est visiblement pas manifesté pour la Ligue des Champions. Ce qui n’a rien de rassurant pour la LFP. L’instance dirigée par Vincent Labrune pourrait être contrainte de brader son produit, ou de diffuser elle-même ses matchs. « Personne n’a encore osé le faire, a prévenu l’économiste Pierre Maes, contacté par Ouest-France. Il faut des compétences que la Ligue ne maîtrise pas aujourd’hui. » Sauf apparition d’un candidat surprise, la Ligue 1 devra compter sur son diffuseur historique.