La surprise a été totale lorsque la LFP a annoncé la vente d'une grande partie des droits TV à Amazon plutôt qu'au duo Canal+-Beinsports. Et l'attitude de la chaîne du groupe Bolloré étonne.
Canal+ n’a pas mis longtemps à réagir à la victoire d’Amazon dans la quête des droits TV de la Ligue 1, Maxime Saada annonçant que la chaîne qu’il dirige renonçait totalement au football français. Une décision que certains ont interprétée comme celle d’un enfant mauvais perdant et qui cassait le jouet qu’il trouvait génial quelques jours avant. Et si en interne le patron de C+ a indiqué à ses équipes qu’il ne fallait pas paniquer après cette rupture avec le Championnat de France de Ligue 1, des voix s’élèvent pour faire remarquer que la chaîne cryptée avait probablement été trop arrogante face aux clubs sans se rendre compte qu’un concurrent rodait depuis des mois.
Sur France Info, Virgile Caillet, délégué général de l'Union sport & cycle et spécialiste de ce dossier, avoue que Canal+ a été très léger dans cette opération. « Amazon a bien compris que ce genre de feuilleton était générateur d'abonnements, d'attractivité. Et donc, effectivement, c'est une façon de nourrir et de cultiver sa base de clients. C'est aussi une façon d'apporter des services nouveaux. (...) C'est une évolution assez logique. C'est assez surprenant, finalement, que Canal n'ait pas anticipé cette situation. Parce que la vérité, c'est que dans cette affaire, le seul gagnant, on va dire c'est bel et bien Amazon. Parce que la Ligue, quelque part, recule sur les droits télé. Il faut savoir que partout en Europe, les championnats nationaux tournent autour du milliard de droits télé. En France, on sera à 660 millions. Pour Canal, c'est un véritable camouflet. Ils ont poussé un peu le bouchon un peu trop loin, à trop vouloir avoir le meilleur deal. Finalement, ils n'ont rien », constate Virgile Caillet, qui espère que les amateurs de football français ne seront pas les autres grands perdants de ce deal entre la Ligue de Football Professionnel et Amazon.