La direction de Canal+ continue à faire le ménage dans sa rédaction sportive où la liberté d'expression est désormais sanctionnée constatent les syndicats. L'affaire Sébastien Thoas-Stéphane Guy fait des ravages.
Les syndicats du groupe Canal+ (CFE CGC, +Libres et CGT) ont dénoncé, dans un communiqué samedi, "les dérives autoritaires" de la direction de la chaîne, où trois pigistes ont été licenciés pour avoir apporté leur soutien à l'humoriste Sébastien Thoen. Mardi, le site Les Jours a révélé que trois journalistes pigistes de la rédaction des sports de Canal+ "ont été virés lundi" pour avoir signé un texte de soutien à Sébastien Thoen. Lui-même avait été renvoyé de Canal+ pour une parodie visant CNews, la chaîne info du groupe, dont la maison mère Vivendi est contrôlée par le milliardaire Vincent Bolloré. Une information que la direction du groupe n'avait pas commentée.
Dans leur communiqué, les trois syndicats se sont indignés de "l'arrêt de la collaboration" entre la chaîne et ces trois pigistes. " La chasse aux sorcières que nous redoutions est-elle lancée ?", se sont-ils interrogés. Alors que Canal+ vient de récupérer l'intégralité des droits de la L1, ils jugent que cette décision est "incompréhensible" et que la direction "se doit de protéger les collaborateurs et d'assurer un avenir constructif pour le groupe". "Nous nous positionnons contre le danger que représentent aujourd'hui les dérives autoritaires de la direction", ajoutent-ils, en appelant tous ceux "qui aiment cette chaîne et qui souhaitent défendre la liberté d'expression", artistes, journalistes, politiques, abonnés, à les soutenir. "Personne n'est à l'abri de ce genre de méthodes", concluent les trois syndicats.
Une autre organisation syndicale, le syndicat de journalistes SNJ, s'était insurgé cette semaine contre la "répression" et la mise au pas "initiée par les dirigeants du groupe Canal+ et leur actionnaire principal". 150 salariés avaient signé le texte de soutien à Sébastien Thoen, publié par la Société des journalistes de la chaîne cryptée, dans lequel ils revendiquaient leur attachement à "la liberté d'expression, de caricature ou de parodie". Déjà, en décembre, le commentateur Stéphane Guy avait également été débarqué à la veille de Noël, après 23 ans de maison, pour avoir rendu hommage à l'antenne à l'humoriste.
Rédaction avec AFP